A nouveau (car j'ai déjà un topic semblable à mon actif

C'est en s'entrainant qu'on progresse. Au final, la distance qu'on avance, c'est le nombre de km qu'on a fait. Evidemment, pas tout le monde va à la même vitesse, mais y'a pas de miracle, ceux qui dansent bien, c'est ceux qui ont beaucoup danser et beaucoup travaillé à mieux danser. Attention cependant à aller dans la bonne direction, celui qui veut aller de Paris à Lyon n'a pas intéret à partir vers le nord, sinon ca fait autant de km à défaire, autant de mauvaises habitudes à perdre.
L'enseignement est donc un double processus: donner la bonne direction et éventuellement donner les billes pour aller plus vite, passer un obstacle ou pour être plus endurant (comprenne qui pourra la métaphore). De surcroit, le stage, l'atelier ou le cours ne peut pas tout faire. Celui qui ne travaille pas à coté va faire du surplace.
(remarquons que c'est une définition un peu singulière de l'enseignement, vu qu'on peut "s'enseigner soi-même" en regardant d'autres danseurs ou en réfléchissant tout seul dans sa cuisine)
Il faut apprendre à entendre la musique. Tout s'apprend. Comment danser sur de la musique sans écouter et comprendre la musique, au moins au niveau du rythme?! Quelle conséquence pour l'enseignement? Jusqu'ou peut on aller sans avoir cette bille que d'écouter la musique? (je sais pas... je pense que c'est indispensable et je pense que c'est se faire du tort que de "tricher", mais peut etre c'est pas un absolu)
Chacun est différent. Ca implique que chacun aura une façon différente de comprendre les choses, que les obstacles ne seront pas les mêmes d'une personne à l'autre et que la façon de les surmonter ne sera pas la même non plus. C'est peut etre le point le plus trivial, mais probablement le plus important. Pour une personne, comprendre la valse 5 temps sera de dire 123 12 (ou 12 123, dépendant du rythme du morceau), pour d'autres ca sera tombe 2 tombe 2 3 alors que d'autres écouteront simplement la musique et d'autres préfèreront 12345. Quelle utilité dès lors d'insister que c'est l'un ou l'autre?
Au niveau de l'enseignement, je pense que c'est primordial. Je me souviens d'avoir lu sur le forum quelqu'un dire que la bourrée c'était "surtout pas du pas chassé". Supposons qu'on tombe sur quelqu'un qui fait du pas chassé - au bout de la 3e fois qu'on le corrige, faut se rendre à l'évidence que dire "ne fais pas de pas chassé" ne fonctionne pas - et la faut trouver autre chose.
Le trad c'est pas pour danser tout seul. Faut donc danser à plusieurs - et avec un maximum de personnes différentes. Deux conséquences: il faut apprendre à mener/suivre - franchement le truc le plus difficile à faire et qui n'est pas enseigné (en tout cas pas au débutant que je suis/ai été). Les animateurs d'ateliers/cours doivent veiller à faire changer les partenaires (chose qui peut énerver les meilleurs danseurs ou ceux qui ont leurs petites habitudes...). Ce weekend, j'ai dansé avec une dame qui m'a dit ne rien avoir compris à cette histoire de valse 5 temps - et pourtant, on a réussi à danser... Un après midi de danse avec un bon cavalier (c'est à dire meilleur que moi) lui aurait valu bien plus que l'après midi passé à rabacher le pas (Mais après, une fois le déclic venu "j'ai compris un peu cette histoire de valse 5 temps" , faire des km, ca sera aussi rabacher le pas).
Le trad, c'est pas bien compliqué. Je pourrais théoriser des heures sur la valse - mais c'est parce que j'aime disséquer les choses. En réalité, c'est quelque chose de tout simple. Meme chose pour la mazurka, la valse à 5 temps, la bourrée. Oui, c'est pas "naturel", mais c'est pas sorcier, c'est à la portée de tout le monde. Et parler pendant des heures de quelquechose, ça fait peur. On m'a dit une fois qu'un pas de polka tourné, c'était pas évident... Pas si sur...
Il faut être maitre de son corps. Celui-ci, je sais pas si c'est un absolu... Je pense que c'est bien gentil de transformer les choses en automatisme, mais après on se retrouve limité par ses habitudes et s'est d'autant plus difficile de progresser - d'ou la différence entre danser par plaisir en bal et "travailler". En bal, je vais chercher a créer un lien avec ma cavalière, explorer la danse et la musique - c'est le moment de laisser mon corps faire ce qu'il sait faire. Mais c'est pas comme ça que je vais progresser.
D'ou mon dernier point pour aujourd'hui...
On peut pas progresser si on reste à l'intérieur de ses limites. Il faut essayer des trucs, quitte à se planter, sinon on s'enlise dans ses petites habitudes et on stagne (ce qui peut convenir à certaines personnes, mais moi pour le moment, stagner ca ne m'intéresse pas trop).
A vous... qu'en pensez vous?[/i]