Pour ce qui est de sa popularité en Bretagne, je ne suis pas si sûr que ce soit la faute d'éventuels ayatollahs. Il en existe pour toutes les danses principales et ça n'empêche pas les gens de danser des plins, des gavottes montagne, des en dro ou autres ronds de Saint Vincent. C'est peut-être jute une forme qui ne répond plus aux attentes de l'époque.
Y'a un vrai hiatus que met en avant la différence de popularité dans/hors Bretagne quand même. Qu'est-ce qui explique que ça fonctionne en bal folk mais pas en fest-noz ? La réponse est pas simple et ne dépend pas d'un seul facteur. Par exemple les personnes qui ont introduit ça en bal folk avaient (et ont toujours) une certaine aura et une certaine popularité qui ont fait que ça a pu bien se diffuser.
Et d'ailleurs, on voit un peu toutes sortes de critiques de cette danse apparaître, mais qui font peu de cas de l'historique de cette danse en bal hors Bretagne. Ça part d'une absolue admiration de la forme plus traditionnelle, de la beauté du geste collectif que ça induit. Ça le réutilise (à mon sens parfaitement cf. posts plus haut dans le topic), mais juste avec une esthétique différente, qui correspond à celles des artistes (et de leur public) qui ont fait cette réappropriation. Le changement est radical en termes esthétiques, mais aussi en termes de sensation de danse (principalement du au tempo lent, qui force à appréhender le mouvement d'une autre façon) : et alors ?
Y'a pour moi une grosse part de mauvaise foi là-dedans, parce que des changements esthétiques ou de tempo, on en a fait des tas. Je pense au rond de Loudéac, qui est systématiquement joué beaucoup plus rapide que ce que pouvaient faire les sonneurs ou chanteurs de l'époque, avec un spectre esthétique qui va des Chantous d'Loudia aux airs déstructurés (dit sans valeur négative) de Plantec ou Karma. Mais là, ça passe. Va comprendre.
Ça ne signifie pas que le "néo" soit nécessaire au trad.
Non, en effet. Mézalors, pourquoi tant de haine ? (pas nécessairement de ta part) Pourquoi tant de clivages ? Je ne comprends pas qu'on puisse à ce point séparer les pratiques. Pour moi, folk, néo-trad, néo-folk, trad, post-trad, etc., ça fait partie d'un même écosystème. Souvent qui plus est, que ce soit les uns ou les autres, les musicien·ne·s / danseur·euse·s ne se limitent pas qu'à un courant, et prennent du plaisir dans chacun de ces styles. Pour faire le psychologue de comptoir, j'ai un peu l'impression qu'il y a juste des gens qui aiment penser qu'ils sont supérieurs aux autres, parce qu'eux, au moins, dansent/jouent la « bonne » forme (et fait amusant, ou presque, c'est aussi valable à l'intérieur d'un style donné). Ça se voit dans ce genre de querelles stupides, ou bien encore dans la prédominance des modalités de type concours (en Bretagne on adore ça… quelle connerie !). Faut peut-être aussi y voir les conséquences du mode de transmission, avec des modalités très calquée sur l'École, sur la norme, etc.