Le milieu du bal se prête sans doute bien à une étude de sociologie, mais chacun sait ici, que notre pratique n'est pas du tout marginale, et qu'en allant au bal, ce que nous cherchons, c'est avant tout nous glisser dans le moule de notre société!


Sérieusement, si le but est l'étude des comportements grégaires avec signes d'appartenance, codes et rituels, il suffit de filmer une récréation dans la cours d'un lycée (ah non! c'est interdit sans autorisation!).
Si l'étude est centrée sur la danse, il me semble que la volonté de "faire comme les autres" est beaucoup plus perceptible au cours d'une soirée danses de salon. Sans parler des soirées ethno-communautaires, où la danse est un moyen de reconnaissance, en plus du reste (ah non! l'appareil enregistreur ne finirait pas intact la soirée!).
Un morceau d'anthologie, je vous dis. Qui pue à l'avance le préjugé, comme si le monsieur qui filme était de ceux à rester incrédule face à une chapeloise, lorsque tout le monde répète le même geste au même moment, et à penser, en nous voyant danser la scottish uniquement sur des airs de... scottish, que décidément, nous nous limitons beaucoup trop dans nos formes d'expression. Et pourquoi il ne s'intéresse pas aux musiciens, d'abord ?
Que voulez-vous, j'ai moi aussi quelques préjugés, notamment lorsque l'enquête de terrain semble biaisée à ce point. Je ne dis pas que la sociologie n'est pas une science, et je n'appelle pas au lynchage du monsieur qui filme, dont je ne conteste d'ailleurs pas la méthode scientifique. C'est qu'il ne doit pas s'agir d'un travail de recherche, mais plutôt d'une collecte de documents à but illustratif (?), la thèse étant déjà rédigée, la conclusion arrêtée.
Ce que je mets en doute, c'est la pertinence de l'illustration choisie.
J'ai essayé de ne pas faire de fautes d'orthographe, car je suis résigné à me conformer aux règles, à me soumettre à des codes qui pourtant entravent l'individu que je suis. Je veux entrer dans le moule. Vous ne pouvez pas savoir ce que ça a de frustrant, d'asservissant, de castrateur, que de respecter le code de la route, éviter de cracher sur les trottoirs, ne pas cueillir* de fleurs rares dans la nature, éviter la corne de brume dans les lieux publics, se forcer à être aimable...
Je suis un être résigné, qui a abandonné le meilleur de son humanité.

* même quand personne ne regarde...