C'était dans un article de la revue musique bretonne. J'ai mis la première partie en ligne sur mon blog :
http://www.fest-noz-...-non-melodique/
Super texte Erwan. Et belle plume !
J'aime particulièrement ça :
« Naturalisé » depuis peu en tant que musicien traditionnel, renégat échappé des académies de « la grande Musique légitime », je vais me permettre un cri du coeur : la musique traditionnelle n’a rien à prouver en terme d’ouverture et de nouveauté ! Ses ressources intrinsèques valent celles de n’importe quelle autre musique ! Elles sont simplement d’une autre nature.
Ces affirmations peuvent sembler inutiles, mais la sur-valorisation systématique de tout ce qui semble enrichir la musique traditionnelle me semble révéler un manque de confiance en ses ressources propres, un doute fondateur sur sa valeur intrinsèque.Et puis excellente question qui fera peut-être grincer des dents certains :
Si les ressources cachées de la musique traditionnelle étaient si bien connues de tous, y aurait-il un recours aussi massif aux procédés d’harmonisation du jazz et des musiques « de variété » ?Je pense effectivement que certains musiciens dits trad se dirigent vite vers ces arrangements par méconnaissance de la musique traditionnelle et de sa richesse intrinsèque mais
ça ne doit pas être un reproche, du moment que leur discours n'est pas dépréciatif à l'égard de la musique traditionnelle. Cependant, tout "métissage" ne cache pas nécessairement une méconnaissance de la musique trad !
Erwan, je ne suis quand même pas tout à fait d'accord quand tu dis :
il ne s’agit pas de varier la mélodie. Si on considère la musique bretonne telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui, oui. Mais pour la musique bretonne telle qu'on la jouait autrefois, ça se complique car il faut parler de la pratique du
klask an ton. J'ignore s'il existe des choses là-dessus sur internet, pour ma part tout ce que je connais de cette pratique provient de la "Bible rouge" d'Yvon Guilcher. Voilà une
vraie pratique de l'improvisation mélodique en musique traditionnelle, qui n'a rien à voir avec l'impro jazz par exemple. Aujourd'hui cet art semble oublié. Toutefois, il me semble que le couple biniou/bombarde Bigot/Crépillon se rapproche parfois de ce qu'a pu être le
klask an ton autrefois, même si je n'en suis pas sûr ; ma culture en couple biniou/bombarde est pauvre mais j'aimerais bien discuter de ça avec eux la prochaine fois que je les vois...