Sinon, tu dis "vont suivre la choréographie que tous ont vu dans leurs ateliers respectifs". Ce terme "chorégraphie" m'interpelle. Tu sembles poser l'argument que si eux trouvent du plaisir a danser selon la choréographie, d'autres y trouveraient le meme plaisir pour peux qu'ils connaissaient cette choréographie (au lieu "d'inventer").
Je serais entièrement d'accord avec toi si tu remplaçais le mot "chorégraphie", par autre chose... "pas" par exemple?
Je prends zero plaisir a danser les grandes poteries selon la "choréographie" qu'on m'a apprise, par contre, je prends au moins autant de plaisir à danser "propre" en essayant de mon mieux d'approximer un pas de bourrée (du berry par exemple) que quand j'explore la bourrée a grand coups de déplacements improvisés, ornements etc.. Et je n'y ai encore rien trouvé qui mériterait d'etre imité ou reproduit - le plaisir nait de la spontanéité, du rapport à l'Autre et à la musique, pas de la "valeur" du mouvement.
Font-ils évoluer les danses découvertes en bal parce qu'ils n'ont pas le choix, faute de posséder les outils pour les "assimiler", ou bien choisissent-ils exprès de ne pas acquérir ces outils afin de ne pas se priver des joies de faire évoluer la danse ?
Je propose donc que dans certains cas (mais pas tous

1) Ils dansent "faux" car ils ne savent pas danser "juste" (c'est à dire qu'ils cherchent la variante ou l'évolution car la danse qu'ils connaissent n'est pas assez bien assimilée pour qu'ils puissent y prendre du plaisir sans évolution)
2) Comme la danse qu'ils connaissent ne leur parait pas très intéressante sans variation, ils choisissent de ne pas aller en atelier, car ils pensent que tout ce qu'ils vont y trouver sont des éléments contraignants. (c'est parfois le cas - y'a pas que des bons ateliers malheureusement)
Biensur, on peut prendre du plaisir des deux cotés, et c'est sur qu'essayer de s'approcher du bon mouvement, c'est un gros investissement qui n'est surement pas rentable pour tous.
J'ajouterais même que ces danses ont un certain héritage évolutionnaire derrière elles qui fait que cette "codification" est aussi une forme de danse plus plaisante que nombre de ses voisins - il s'ensuit logiquement que beaucoup d'évolutions à partir de ces "codifications" vont aboutir sur des formes moins intéressantes à danser (que l'évolution a déjà rejetées plusieurs fois) (et je pense, très sérieusement, que c'est quelquechose qui se produit fréquemment, surtout lorsqu'une danse est apprise en bal dans une région ou cette danse est mal connue - ce qui m'inquiète, c'est quand ces "erreurs" evolutionnaires sont perpétuées - par des enseignants, par des gens convaincus qu'ils dansent "juste" car c'est comme ca qu'on leur a appris).L'intérêt des danses trad que nous pratiquons, c'est qu'elles sont suffisamment codifiées pour que l'on n'y perde pas ses marques, tout en laissant du champ pour une expression individuelle, ou collective parfois, par les variations.