C'est un extrait de la communication qu'il a faite dans le cadre des Assises
Ce texte est disponible à :
http://www.zonefranc... ... naille.pdf
(...) il m’apparaît que la terminologie de « musique actuelle » utilisée pour « flécher » les MM ou MT n’est pas de nature à conforter leur développement. Tant cette terminologie sous des accents « modernes » est :
- réductrice (tant ce n’est pas dans ces musiques « l’actuel » qui prime mais la dimension patrimoniale),
- diluante (car on « mutualise » par la bande des esthétiques musicales qui ont des processus de fabrication totalement dissemblables),
- et, in fine, contre-productive pour la mise en valeur de ces musiques.
Façon de dire qu’il est décisif de prendre en compte cet amont pour amarrer ces musiques à leur grand arrière naturel et d’argumenter une intelligibilité économique qui prenne en compte non un segment de leur rocessus mais toute une chaîne.
Pourquoi cet amont est-il sous-évalué ou non pris en compte ?
Si je m’en tiens à la France, j’y vois deux raisons. L’industrie du divertissement (via son œuvre de massification consumériste et de pasteurisation des goûts) a pris le pas sur la culture citoyenne, l’a phagocytée, sinon marginalisée.
Ce déplacement du centre de gravité de la culture nationale n’a pas eu que des conséquences sur l’organisation générale de la culture (production, diffusion, consommation, etc.) il eut pour effet de découpler la culture populaire d’avec ses héritages patrimoniaux. La déshérence chez nombre de responsables politiques des notions de « temps long », d’éducation populaire, de pédagogie citoyenne, de valorisation des imaginaires –toutes notions qui désignent les éléments constitutifs des MT ou MM -, étant symptomatique de cet état de fait.(...)
Ce qui me frappe dans ce texte (que je vous propose de lire dans son intégralité) est que nous retrouvons ici les éléments qui tournent en permanence dans nos discussions de fond.
Mais ces éléments sont ici présentés de manière bien différente, et pour une fois nous n'arrivons pas à l'éternel conflit folk-trad ou patrimonial-actuel : le débat se déplace et nous éclaire d'une vision plus globale qui dépasse le cadre habituel.
Qu'en pensez-vous ?