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MM et MT par Franck Tenaille


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36 réponses à ce sujet

#21 + Partager Maïtiù

Maïtiù
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Posté 28 janv. 2008 - 16:15

Autrefois, les musiques traditionnelles passaient un peu à la radio, à la télévision.

Il y avait un petit rayon consacré aux musiques et danses trad chez les disquaires généralistes

Lorsqu'on parlait de musiques traditionnelles à des personnes non initiées, on ne se retrouvait pas affublé de ringard, regardé bizarrement ...

Au lycée, mes enfants n'osent pas dire que leur maman s'occupe des "musiques trad". On a même fait un post dessus à Tradzone

Les professionnels disent qu'ils ont de plus en plus de mal à trouver des lieux où jouer ..


Moi qui suit plus jeune que toi j'ai toujours entendu ce discours. J'ai pas l'impression que se soit pire maintenant qu'il y a 15 ans, quand le trad était pour moi des vieux croupissant en costume du moyen-âge, ou qu'il y a 10 ans, quand j'ai commencé à découvrir le bal folk.
Il a peut-être exister autre chose avant, mais en tout cas c'est pas tout neuf...

Par exemple, je prends la région "Chartres-Rambouillet" (Centre-Ile de France): il y a deux gros cercles (qui drainent au moins 60 persones chacun) une amicale (la mienne) un atelier de bal folk (une quarantaine de personnes) et je viens de découvrir qu'il y aurait un deuxième atelier folk centre France

On voit clairement la domination des cercles celtiques par rapport aux ateliers folk.

Le public qui a appris uniquement dans les bals et festivals (c'est mon cas, en fait) n'est pas le plus fréquent.


Et bien en région Dauphiné-Savoie, c'est l'inverse. Un seul Cercle à peine connu, 5 ou 6 asso qui font surtout de la musique pour une dizaine de personne, et régulièrement 150 personnes au bal.

Mais ils vont être obligés, car c'est bien la nouvelle loi sur l'obligation de résultats des ministères, non ?


Soyons pas mauvais joueur, des chiffres concret c'est le seul moyen que l'on a de s'évaluer.
Et pis d'abord c'est quoi une perte de vitesse?
Si les pro tire la langue, la raison est peut-être ailleurs. A ce que je sache, il y aura 2 gennetines cette année... mais c'est pas plus parlant qu'un bonhomme qui représente 10 groupes qui perd 30%. C'est quoi ces 10 groupes? (je veut pas le savoir en vrai hein, c'est pour orienter les question à se poser...) Est-ce qu'ils aurait pas un point commun? Gennetine est en expansion. C'est le seul? ou tout les festoche sont pareil? Et si c'est le seul, pourquoi est-ce qu'il réussit et pas les autres?
Quel est le revenu annuel moyen d'un zicos pro dans le trad? et en jazz? Combien d'entrée de bal par an en moyenne? (a suivre sur plusieurs années)


Récolter ces chiffres et faire ces sondages, ça sert pas juste a donner des résultats au gouvernement, ça sert à s'ouovrir les yeux, à voir objectivement ce qui va et ce qui va pas et à mieux comprendre pourquoi ça va et pourquoi ça va pas.

Ce qu'on peut récolter via musictrad (ou via qqch à inventer, une autre branche d'une plateforme trad?, ou de musictradV2?) m'interesse, je veut bien être tenu au courant si c'est possible...

#22 + Partager Kalon

Kalon
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Posté 28 janv. 2008 - 17:49

Et bien en région Dauphiné-Savoie, c'est l'inverse. Un seul Cercle à peine connu, 5 ou 6 asso qui font surtout de la musique pour une dizaine de personne, et régulièrement 150 personnes au bal.


Eh bien voilà, il faudrait qu'on comprenne comment cela se passe "ailleurs"
Visiblement, en Cente-Ile de France nous sommes sous influence "bretonne-celtique"
Il n'y a qu'à voir le nom des rues : chaque gros village a sa rue "de la bretonnerie",
Mais comment ? Demander à tous ceux qui le peuvent de le dire sur le Forum ?

Gennetine est en expansion. C'est le seul? ou tout les festoche sont pareil? Et si c'est le seul, pourquoi est-ce qu'il réussit et pas les autres?

Là, tu marques un point ! :D

Gennetines, c'est vraiment la base car c'est le festival des danseurs
Si les danseurs répondent "présents" et que les musiciens se plaignent, c'est qu'il y a un fossé entre les deux.

Ou bien un"système" mal conçu, un réseau de salles, d'organisation qui ne répond pas aux demandes ...

Mauvaise information, mauvaise communication ?
Qu'est-ce qu'on pourrait faire ?

Ce qu'on peut récolter via musictrad (ou via qqch à inventer, une autre branche d'une plateforme trad?, ou de musictradV2?) m'interesse, je veut bien être tenu au courant si c'est possible...


Je ne peux pas faire avancer Musictrad "2" pour le moment, mais ce sont des éléments sur lesquels nous pouvons réfléchir, comme demander dans une case la taille prévue :

petite: en dessous de 100 personnes
moyenne : de 100 à 500
Grande : de 500 à 1000
Festival : indiquer approximativement

Bien sûr, tout le monde ne va pas répondre, mais à force de demander, on finira par habituer les déposants à le dire ?

Ajout !!!! (pour Tirno :) )

Voilà, une ou deux réflexions à propos de salles. Sans entrer dans le réseau des salles de spectacle "musiques actuelles" il existe maintenant au niveau des communes un très grand nombre de salles dites polyvalentes de petite ou moyenne taille qui sont assez facilement mises à la disposition des associations qui font partie des communes.
Pourquoi n'en tire-t-on pas plus parti ?

Cela reviendrait à dire que ce ne sont pas les lieux qui manquent, mais plutôt les organisateurs et le public ?

D'autre part, juste un détail : 150 personnes à un tarif de bal folk ou de fest-noz, ce n'est pas suffisant pour rénumérer un groupe "pro" :
là, on parle d'associatif et de pratique "amateur".
Mais n'est-ce pas la base du mouvement traditionnel, qui est un mouvement d'expression populaire ?

#23 + Partager Elfi

Elfi
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Posté 28 janv. 2008 - 19:32

il m’apparaît que la terminologie de « musique actuelle » utilisée pour « flécher » les MM ou MT n’est pas de nature à conforter leur développement. Tant cette terminologie sous des accents « modernes » est :

- réductrice (tant ce n’est pas dans ces musiques « l’actuel » qui prime mais la dimension patrimoniale),
- diluante (car on « mutualise » par la bande des esthétiques musicales qui ont des processus de fabrication totalement dissemblables),
- et, in fine, contre-productive pour la mise en valeur de ces musiques.


pour avoir participé à un forum assos/amateurs/pros autour des musiques actuelles au Chabada à Angers en 2002 (pour une asso de blues)
résumé ici
http://www.irma.asso...dl_12121002.pdf

j'ai un avis plus nuancé : integrer le trad dans mes musiques'zac'
- ca pouvait permettre de le sortir officiellement de l'image ringarde qu'il continue à trimbaler (autrefois Daniele gilbert aujourd'hui JPPernaud cf le fil sur TF1)
- ca permet d'integrer ce mvt dans les politiques de la ville et des collectivités autour des muziczac's (au même titre que le hip hop et le rock) ; pour moi cela correspondait à un vrai besoin de visibilité, de reconnaissance et d'intégration

Ce forum a tout de même permis de mettre en lumière l'isolement de deux mouvements intégrés dans les muziczac' : le jazz et le trad.

#24 + Partager Chamusique

Chamusique
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Posté 28 janv. 2008 - 21:49

Pour avoir assister à un plantage en beauté d'un collectif de musiciens (feu le collectif Donfdezic) je suis bien conscient des limitations et des flous de l'étiquette "musiques actuelles" mais on vise quoi ? La défense de pratiques vivantes ou la conservation d'un patrimoine ? Les deux à égalité ?

Dans les musiques actuelles il n'y a pas que le jazz et le trad qui ont des spécificités et la dimension patrimoniale existe aussi dans des tas d'autres pratiques (encore faudrait-il s'entendre sur ce qui est patrimonial ou pas...).

Assimilés les musiques actuelles uniquement à des productions commerciales personnellement ça me fait grincer ! C'est vraiment méconnaitre la question et oublier à quel point la situation est dégradée tant au niveau des circuits de diffusion que de la reconnaissance par les politiques pour beaucoup de formes d'expression musicale. On aime bien défendre notre carré de choux, mais ça ne doit pas non plus nous empêcher d'avoir une attention sur ce qui se passe ailleurs et bien nous garder d'exercer le même type de préjugés que ceux dont souffre nos musiques trad.

Franchement, je ne vois pas comment on pourrait, indépendamment de tout le reste, développer un réseau trad de trad totalement autonome (et pourquoi pas tant qu'on y est autofinancé ! Non, mais je rêve...) sans passer par ce machin des "musiques actuelles". Parce que si on veut du spectacle vivant professionnel, forcément il y a un cadre technique (son, lumière et autres) qui n'est pas spécifique aux musiques trad et qui rejoint bien les musiques actuelles (pour rappel, il y a un atelier son au stage Mydriase en aout et ça à l'air super ce machin là.) Et pour une pratique amateur de qualité, on est bien obligé d'avoir des pros en bon état de marche (bien nourris et bien chauffés quand la bise fut venue) et pour longtemps encore il ne faudra pas trop compter sur "la main invisible du marché" pour faire tourner le bazar et un peu de subv' de-ci de-là (cahin-caha etc.) sera toujours bienvenue. L'entrée "musiques actuelles" existe par rapport aux élus (enfin, par rapport à certains...) l'entrée "trad actuelle" quasi pas (Je parle pas de l'entrée : "musiques patrimoniales folkloriques" parce que je ne sais pas s'il y a des gens qui ont une implication professionnelle dans ce courant.)

#25 + Partager Kalon

Kalon
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Posté 29 janv. 2008 - 11:38

Pour avoir assisté à un plantage en beauté d'un collectif de musiciens (feu le collectif Donfdezic) je suis bien conscient des limitations et des flous de l'étiquette "musiques actuelles" mais on vise quoi ? La défense de pratiques vivantes ou la conservation d'un patrimoine ? Les deux à égalité ?


Ce qui est choquant, à mon point de vue c'est... qu'on se pose la question ?
A quel moment les musiciens se sont-ils décollés de leur public ?

Pourquoi ?

Exemple pratique : mon amicale était à l'origine surtout une troupe danseurs "dissidents", qui ne voulaient pas de la logique des Cercles Celtiques "concours de Danse" (ambiance selon description très élitiste autour des danseurs assurant les chorégraphies) . Le gros Cercle d'origine fonctionne toujours plein pot, notre amicale se vide de danseurs alors qu'en tant que musiciens, nous commençons à refuser des dates...
Notre amicale est en train de devenir une association de musiciens ..

Pourtant, on a vraiment tenté de respecter les danseurs, de laisser l'espace pour les ateliers danses... etc
On se pose beaucoup de questions en ce moment même ...

Ajout ;)

Autre hypothèse. Les danseurs, pour un grand nombre, aiment être "cadrés". Lorsqu'ils essaient d'autres structures plus souples qui font appel à leur autonomie, qu'il n'y a plus le moteur d'une grosse structure "derrière", ils perdent leur motivation ...
En fait, les concours de danse sont un grand moteur pour les associations, amènent les jeunes, leur donnent une sorte de but, une valorisation.

Les concours de danse ont-ils toujours existé ?
J'aurais tendance à dire non, puisque ce sont pour la plupart des démonstrations de Cercles, eux mêmes, en fait "récents"

Concours de sonneurs, de danseurs, qu'en pensez-vous ?

#26 + Partager Elise la rouquine

Elise la rouquine
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Posté 29 janv. 2008 - 11:46

Pourquoi les musiques traditionnelles du monde se sont-elles dissociées de celles des régions ?


Je pense qu'elles n'ont jamais été liées...

Assimilés les musiques actuelles uniquement à des productions commerciales personnellement ça me fait grincer !


Je dis pas uniquement. Je dis qu'on est dans le même paquet et donc considéré de la même manière... Or, tu dis comme moi, c'est pas la même chose.

Parce que si on veut du spectacle vivant professionnel, forcément il y a un cadre technique (son, lumière et autres) qui n'est pas spécifique aux musiques trad et qui rejoint bien les musiques actuelles (pour rappel, il y a un atelier son au stage Mydriase en aout et ça à l'air super ce machin là.)


Il y a un contexte aujourd'hui qui n'existait pas avant. La technique est multipliée par 100 dans tous les dommaines. La reconnaissance du travail artistique n'a jamais été aussi forte. MAIS le "style" artistique n'est pas dépendant du contexte technique ! :O Dans ce cas, on éclaire la scène de l'opéra à la bougie et on paye les artistes avec des feux ... ? ^^U Ou bien on classe tout dans la catégorie actuelle ?

L'entrée "musiques actuelles" existe par rapport aux élus (enfin, par rapport à certains...) l'entrée "trad actuelle" quasi pas.


Je crois qu'il s'agit bien de se leurrer... C'est aussi ce que Elfi disait plus ou moins. On a intégré les musiques actuelles pour une reconnaissance ET LES SOUS !!!

Aujourd'hui, toujours pas de sous, toujours pas de reconnaissance...

C'est vraiment méconnaitre la question et oublier à quel point la situation est dégradée tant au niveau des circuits de diffusion que de la reconnaissance par les politiques pour beaucoup de formes d'expression musicale.


Problème de diffusion général. La situation s'est dégradée sans doute aussi parce que l'offre est devenue trop grande par rapport à la demande. Les politiques ignorent beaucoup de formes artistiques, ça je suis d'accord avec toi ! (A part la création contemporaine innaccessible aux grand public, ils connaissent pas grand chose)... Mais justement, est ce que l'assimilation dans un grand panier musique actuelle n'est pas nuisible pour la reconnaissance de la particularité ?

Désolée... un peu long :D

#27 + Partager Maria

Maria
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Posté 29 janv. 2008 - 12:03

En remontant un peu plus haut sur le fil, je comprends les arguments d’Elfi, mais ne suis quand même pas vraiment convaincue. Je n’ai pas l’impression que les programmations des salles se fassent sur une « grosse » ligne « musiques actuelles », en tout cas pas pour celles que je connais. Les secteurs définis, et répartis entre différentes scènes locales, sont plus fins : jazz ancien, jazz moderne, hip hop, rock, musique contemporaine, musique baroque… musiques du monde. Il ne me semble pas que les musiques traditionnelles aient besoin du cheval de Troie « musiques actuelles » pour entrer dans la forteresse des programmations. Mais la situation est sans doute variable d’un lieu à l’autre, et je peux me tromper.

Par ailleurs, je suis d’accord, bien sûr, avec tous ceux qui rappellent ici, d’une façon ou de l’autre, que le problème des professionnels « de la scène » en musique traditionnelle (il y a bien d’autres professionnels : permanents de structures diverses, enseignants… ), maintenant, est beaucoup plus lié aux difficultés conjoncturelles (baisse des subventions, remise en question du statut d’intermittent) qu’à leur spécialité.

Ce que je voudrais dire, maintenant, c’est que les musiques traditionnelles sur scène, ce n’est qu’une partie de ce qui en fait l’intérêt et les particularités. Elles se définissent aussi par leur rapport à la danse, leur ancrage dans une vie sociale collective, et le plus souvent conviviale (bals, veillées, fêtes, musiques de rue, défilés, mariages, etc…), et leur rapport à des lieux (des "aires culturelles"), qui ne se réduisent pas à leur musique. Je parle ici des musiques traditionnelles du monde, en général, pas spécifiquement des musiques « hexagonales », n’ayant pas très envie de mettre des frontières entre le musicien « issu de l’immigration » qui joue pour les mariages maghrébins de la région où il habite, en France, le Français qui pratique la même musique, celui (quelle que soit sa nationalité) qui pratique musique ou danse d’une région particulière, etc., etc.

#28 + Partager Tof Sacchettini

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Posté 29 janv. 2008 - 12:50

Merci Cham.
Comme souvent on mélange beaucoup de choses. Vite fait : il me semble qu'aujourd'hui il n'y a pas autre chose qu'un problème de professionnalisation. L'"offre supérieure à la demande", c'est bien gentil, mais ça demande d'être un peu régulé.
La professionnalisation du "milieu" des musiques et danses trad (MDT) n'a pas été faite en temps et en heure (d'où le malaise face à la FAMDT etc.). Aujourd'hui tout ce qui est professionnel aujourd'hui dans la musique va de moins en moins bien (subventions réduites, décentralisation, désengagement de l'Etat). Résultat: on (les collectivités, le public) se tourne vers les événements qui ne coûtent rien (à organiser, à consommer). D'où un repli parfaitement réactionnaire vers le milieu amateur. Rappel : dans les années 70 le milieu folk drainait plutôt (paradoxe) les classes moyennes.
Aujourd'hui, pour aller vite, Gennetines va très bien. C'est normal: c'est le festival de l'amateurisme et du bénévolat par excellence. Je ne jette aucunement la pierre à Bernard Coclet qui fait ce qu'il peut pour ne pas se couper des professionnels qui sont aujourd'hui payés un minimum (il y a quelques années, c'était peau de balle)... n'empêche que sa masse salariale au regard de l'immense volume artistique brassé là-bas est parfaitement négligeable. Ca n'est donc aucunement étonnant d'apprendre que Gennetines engendre un clone ! C'est l'avenir !
De même St-Chartier ne comporte plus que deux scènes: la scène "pro", et la scène (déc)ouverte où personne n'est payé et sur laquelle on se bat pour aller jouer...Moi j'ai commencé la musique en public dans la rue, aujourd'hui les jeunes peuvent se produire sur une scène digne de ce nom pour pas un rond...mais ils vont certainement en chier plus que moi pour accéder au régime d'indemnisation !
Ainsi peut-être qu'en Bretagne le milieu des festoù-noz va très bien, tout dépend de quel point de vue on se place. Du point de vue des professionnels je crois savoir que c'est une catastrophe (interview CPMDT Trad Mag automne).
C'est pourquoi ça ne sert à rien d'opposer musiciens trad et musiciens jazz: le musicien spécialisé aujourd'hui, quel qu'il soit, n'a qu'un recours: acheter un flingue pour dézinguer la concurrence. Comme dans le monde du travail, eh oui. Ou alors il ne se considère plus comme "musicien de trad", "musicien de jazz", mais comme musicien tout court, et alors, comme moi et quelques uns de mes amis, il gagne très correctement sa vie.
Aujourd'hui le recours à l'amateurisme va exactement dans le sens de ce que souhaitent Sarkozy et le MEDEF: réduction des coûts et des délais, salariés muselés car impuissants, part des salaires décroissante sur l'investissement global, plus de règles collectives mais de la "négociation" de gré à gré, etc. (lire PM Menger "Portrait de l'artiste en travailleur", Seuil 2002) On soigne l'outil (la salle, l'assoc) avant les artistes qui s'y produisent. Ce qui est mieux que rien. Mais ce qui aboutit très exactement à ce qu'on reproche aujourd'hui aux programmateurs de musiques actuelles - et de partout ailleurs aussi (danse, théâtre, etc.): d'être des potentats qui font chez eux ce qu'ils veulent en se torchant avec leur cahier des charges. Car il y a bien sûr des différences entre un responsable de SMAC qui bouffe de l'argent public et fait semblant 10 ans après de ne jamais avoir entendu parler du trad, et une assoc pas subventionnée qui dit à un groupe pro "ah nous, c'est la moitié des entrées ou rien"...mais au final ça aboutit au même résultat: rien ne change jamais nulle part, les milieux continuent d'être des ghettos.

Aussi vive les assoc comme l'AMTRAD à Cognin (73), partie de 10 danseurs et musiciens amateurs dans les années 80 (je le sais, j'en faisais partie) et n'organisant aucun bal folk, et qui aujourd'hui attire 200 danseurs devant une programmation de qualité, dans une salle superbe, un nombre de fois CALCULE par an, avec des stages, une qualité sonore digne de ce nom, et qui pense autant à payer ses artistes qu'à satisfaire son public. C'EST POSSIBLE !!!!! C'est ça qu'il faut faire, rogntudjjûûû !
Quant à la "reconnaissance des particularités" dont parle Elise, elle ne m'intéresse nullement. La reconnaissance du travail (quel qu'il soit), voilà le combat d'aujourd'hui.

#29 + Partager Kalon

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Posté 29 janv. 2008 - 13:23

Aujourd'hui tout ce qui est professionnel aujourd'hui dans la musique va de moins en moins bien (subventions réduites, décentralisation, désengagement de l'Etat). Résultat: on (les collectivités, le public) se tourne vers les événements qui ne coûtent rien (à organiser, à consommer). D'où un repli parfaitement réactionnaire vers le milieu amateur.


Ce que je disais vis à vis du calendrier Musictrad va en accord avec ce point de vue :
je vois de plus en plus de petites manifestations organisées par de petites associations.
Mais c'est aussi du à l'évolution du média Internet qui se démocratise.
(pas forcement plus d'évènements, mais plus de communication)

J'essaie justement de faire ce que tu dis au sein de notre asso :
puisqu'on a des sous, j'ai demandé qu'on organise un bal ou un concert avec des musiciens "pros".

Première réflexion : aucun groupe ne viendra pour 1000 euros

Deuxième : on préfère que ce soit une autre association "comme nous"

Troisième : on n'a pas envie de se taper le travail, c'est toujours les mêmes qui jouent et les autres qui font les crêpes et les entrées ...
(ben oui mais si elle qui chante et moi qui fait les galettes, on va pas être gagnants ...)
C'est pas gagné, mais j'ai un argument imparable : ce n'est pas le rôle d'une association de thésauriser une année sur l'autre.
Ou j'arrête de jouer ...

#30 + Partager Tof Sacchettini

Tof Sacchettini
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Posté 29 janv. 2008 - 13:38

Pour 1000 euros tu as un duo (genre un flûtiste à bec et un accordéoniste diatonique, tu vois le genre ?...) avec un ingé son qui ne se lave jamais, quelques frais de route, et un administrateur qui fait le relais.
Si ça marche, encore deux fois comme ça et ta salle est remplie, l'année suivante tu demandes des subs, l'année suivante tu fais exécuter les réfractaires, encore un an et tu fais venir Djal au milieu d'une Nuit du Folk. Ta Mairie éblouie te commande un festival que tu coules à la 3e édition et 5 ans après tu es expert-consultante en musiques trad à la DRAC !!!
Youpi !!

#31 + Partager diatoto

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Posté 29 janv. 2008 - 13:53

:lmao:

#32 + Partager Kalon

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Posté 29 janv. 2008 - 16:56

Ouahhhhh ! :dance:

Bon, on a encore quelques fest-noz : on va arrondir la cagnotte

:)

#33 + Partager Elise la rouquine

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Posté 30 janv. 2008 - 11:35

LOL !
Je suis d'accord avec ce que tu dis Tof, sur beaucoup de points.

L'"offre supérieure à la demande", c'est bien gentil, mais ça demande d'être un peu régulé.


Et y a du travail dans ce sens. Tous les centres dramatiques et chorégraphiques nationaux doivent produire un nombre minimum d’œuvre par an… Ce qui n’arrange rien !

Ou alors il ne se considère plus comme "musicien de trad", "musicien de jazz", mais comme musicien tout court, et alors, comme moi et quelques uns de mes amis, il gagne très correctement sa vie.


On est d’accord. Un pro se défini avant tout par son statut de musicien et non par le type de musique qu’il joue. Je crois malheureusement que quand une asso accueille des amateurs, c’est par souci d’économie mais ne se rend pas compte du mal qu’elle fait au secteur… Mais c’est comme tout. Au supermarché, on choisi soit le moins cher par économie ou le plus cher pour être sur d’avoir de la qualité mais on se privera sur autre chose.

On soigne l'outil (la salle, l'assoc) avant les artistes qui s'y produisent. Ce qui est mieux que rien. Mais ce qui aboutit très exactement à ce qu'on reproche aujourd'hui aux programmateurs de musiques actuelles - et de partout ailleurs aussi (danse, théâtre, etc.): d'être des potentats qui font chez eux ce qu'ils veulent en se torchant avec leur cahier des charges. Car il y a bien sûr des différences entre un responsable de SMAC qui bouffe de l'argent public et fait semblant 10 ans après de ne jamais avoir entendu parler du trad, et une assoc pas subventionnée qui dit à un groupe pro "ah nous, c'est la moitié des entrées ou rien ».


Quand tu dis « les programmateurs de SMAC font semblant d’oublier le trad alors qu’on en fait parti », voilà un argument que je reprends haut et fort !
Je dis que se déguiser en loup alors que nous sommes des moutons pour intégrer la meute, c’est pas efficace… Les loups ont du mal à nous croire et on se fait bouffer ! (Pas mal la métaphore !!) :D

Je pense que les programmateurs ne sont pas frileux. Ils aiment proposer des choses originales à leur public et ils pourraient proposer du trad. Les artistes du trad sont capables de se produirent sur TOUTES les scènes. Ce qu’il fallait faire, ce n’était pas intégrer les musiques actuelles (ce qui brouille les pistes, nous pousse à croire que nous avons notre place en SMAC alors qu’à mon avis ce n’est pas le bon endroit) mais intégrer le système pro et les réseaux de diffusion, TOUS les réseaux de diffusion. Nous avons une identité. Ne la nions pas et jouons cette carte afin de faire évoluer les mentalités et les goûts au lieu de se déguiser pour passer inaperçu.

Dans les cahiers des charges des scènes nationales, il y a par exemple « 3 concerts classiques, 2 spectacles comiques, 1 concert de musique du monde ». Pourquoi alors ne pas faire pression pour modifier le cahier des charges des scènes nationales et rajouter « 1 bal ou un concert de musique traditionnelle ». Ca ce serait intelligent !

#34 + Partager Tof Sacchettini

Tof Sacchettini
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Posté 30 janv. 2008 - 14:19

"Les musiques du monde sont d'abord des musiques de chez nous"
(Jean Blanchard)

#35 + Partager Kalon

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Posté 30 janv. 2008 - 16:12

On a vraiment un rapport à poser une fois pour toutes :

Il est devenu impossible de parler de musiques et danses traditionnelles en ne parlant que des musiques et danses issues des terroirs français, anciennement "provinces françaises".
Sinon, on entre dans une logique d'exclusion.

Faire une différence entre "musiques du monde" dont l'appellation évoque pour moi un "pot pourri" commercial et "musiques et danses traditionnelles du monde" me va déjà mieux.

On peut aussi dire "bal traditionnel", ce qui décrit bien un type d'événements ?

J'ai entendu dire que "définitivement "les musiques traditionnelles ne font pas partie des "musiques du monde"
Je dirais plutôt ...
Qu'il faudrait arrêter de "bêcher" et prendre notre place, en toute simplicité dans les musiques traditionnelles du monde ?

En fait cela ne tient-il pas à notre histoire, une fois de plus ?

Par exemple, le site Mondomix se réclame des "musiques du monde"
Musictrad "des musiques et danses traditionnelles"
La fédération famdt se réclame "des musiques et danses traditionnelles", Zones Franches "des musiques du monde"

Mais de fait, à des proportions différentes, nous représentons les mêmes musiques et danses ?

Pour être bien honnêtes, c'est Musictrad qui "ratisse" le plus large, puisqu'on inclue les musiques trad actuelles, métissées, des cercles celtiques, groupes de danses traditionnelles, mouvement médiéval, country, contes, bals trad, ateliers, musiques trad du monde .... je n'arriverai pas à tout mettre...

Mais cela fait une grande force, d'accepter toute cette diversité culturelle, sans trier (ou presque), d'en faire un atout plutôt qu'un poids à tirer ?

#36 + Partager Tirno

Tirno
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Posté 30 janv. 2008 - 16:26

on en a déjà discuté plusieurs fois...
http://www.tradzone....opic.php?t=2809

J'ai pas envie de ressortir une fois de plus les raisons pour lesquelles je pense que c'est ridicule et dommageable pour le trad "français" d'integrer le label "musiques du monde".

Et c'est justement là le problème. Y'a des gens qui se réclament des musiques "actuelles", des gens qui se réclament des musiques à danser, des gens qui se réclament de la sauvegarde du patrimoine. On va pas etre d'accord la dessus.

Si, pour des raisons politiques, faut qu'on se trouve un label et qu'on y reste, "bal traditionnel" ca me plait bien. Après... est-ce que les autres musiques trad nous proposent du bal, que fait on des conteurs etc...

La question c'est envers qui doit on paraitre cohérents?

Pour le grand public, qui aime les "musiques celtiques" et les "musiques du monde", je lui proposerais bien qu'on en fait partie et que y'a tout un monde "français" à découvrir.

Par rapport aux instances politiques, les rapprochements musique "actuelle" et "musique du monde" me paraissent dommageables. Parce que après, si on se voit attribuer de l'argent (on peut rever hein), il sera réparti proportionnellement - et proportionnellement, le trad français l'a dans l'os. On pourra meme plus se plaindre de pas recevoir d'argent.

#37 + Partager Kalon

Kalon
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Posté 30 janv. 2008 - 17:02

Je comprends ta position ..
En fait on ne sait même plus quel nom donner à ce qu'on pratique, de peur d'être "politiquement incorrects".
C'est l'époque qui veut cela aussi

Je précise que je parle de "Musiques Traditionnelles du Monde", justement, pas des "Musiques du monde".
J'ai remarqué que Franck Tenaille lui, ne fait pas cette différence.

Oui, c'est une appellation par rapport au grand public, aux institutions...

Franchement, si c'est sur Musictrad.org par exemple, pour trouver un bal traditionnel, la catégorie "bal" cernera très bien ta recherche !
Concert / soirée : tu trouveras tes conteurs ...

Rappelez-vous que c'est sur Tradzone que nous avons défini ces filtres et ajoutés ensuite sur le calendrier après de grosses discussions ...