
Il est vrai que la complicité avec son partenaire est très importante quand on danse. Cependant, pour moi, la complicité entre deux danseurs ne s'arrête pas au contact physique, et loin de là, il y a d'autres choses qui entrent en scène et qui font naître ou renforcent cette complicité...
Tout d'abord, en ce qui concerne les danses de couple, il me semble que la complicité entre deux danseurs n'est pas de même nature que dans le cas d'une bourrée (deux ou trois temps d'ailleurs, je ne fais pas de différence). Déjà, je trouve qu'une danse de couple nous impose un cadre qui nous empêche d'aller jusqu'au bout des choses... Je m'explique. Dans une scottisch par exemple (mais ceci est également valable pour mazurka, valse... et j'en passe !), il y a toujours un meneur et un mené, donc une personne qui guide et une qui est guidée. Dès lors, ce système confère aux deux danseurs deux statuts complètement différents, deux rôles. Pour le meneur, c'est clair, c'est lui qui "mène la barque" : gestion dans l'espace, contrôle de l'équilibre et de l'énergie... C'est lui qui prend les initiatives, je ne dis pas que la personne qui est menée est complètement "prisonnière" de l'autre, mais je pense juste que sa marche de manoeuvre est moins importante. Elle ne peut pas s'exprimer entièrement et aller au bout de toutes ses envies, ce qui instaure un déséquilibre entre les deux partenaires, ce qui ne permet pas d'accéder à une complicité totale. Mais, si l'on inverse les rôles au milieu de la danse, la balance revient au milieu et tout le monde est content...
Par contre pour une bourrée, ce n'est pas pareil et en particulier pour une trois temps. Nous avons toujours deux danseurs mais la relation meneur/mené est en général beaucoup moins marquée voire même parfois inexistante... C'est pourquoi, les deux individus sont tous les deux acteurs dans la danse et ont tous les deux quelque chose à apporter et surtout s'apporter mutuellement. C'est un véritable jeu, qui se contruit entre les deux personnes, tout au long de de la danse et chacun a son rôle à jouer. Chacun bénéficie d'une certaine "liberté" physique, qui permet à chacun de s'exprimer, puisqu'en fait il s'agit d'un véritable langage. Eléments de gestuelle, ornementations, improvisations... tout concourt à renforcer le rapport entre les deux danseurs jusqu'à créer une complicité, une osmose et même parfois une cohésion totale (par exemple, quand on danse souvent avec la même personne ; au fil des danses, on apprend à connaître le danseur ou la danseuse qui sommeille en elle, ses petites habitudes, ses réflexes... et au bout d'un moment, la complicité est si forte que l'on ne fait plus qu'un et là y'a pas de mots, croyez en mon expérience...). La conscience et l'écoute du partenaire sont bien évidemment primordials, et pas seulement par le regard, il faut toujours sentir la présence de son partenaire...
Après, pour la sensualité, c'est une autre histoire....
Conclusion : vive la Bourrée à trois temps !!!!!!

