En fait, nous voilà à nouveau (Rémi Hess en était effectivement un autre) face à un imposteur manifeste. Ce qu’il y a d’embêtant, c’est que l’imposture est souvent démultipliée par des plans de com qui marchent. C'est peut-être un principe de base, d'ailleurs : quand on n'a rien à dire comment se faire connaître sans un minimum d'entregent ?
-> Jérémie Piolat « sociologue indépendant » a réussi à se faire publier par les Editions La Découverte, à passer à la télé... et se faire inviter par le CPMDT !
Enlevez-moi d'un doute... Est-ce que certains ici pensent sincèrement que nos pratiques autour des danses et musiques traditionnelles (même si celles-ci sont historiquement d'expression populaire) font de nous des acteurs ou des représentants d'une culture populaire actuelle?...
Pourquoi ne pas répondre avec d'autres publications, des documentaires... bref, occuper l'espace... ?
C’est bien ça le problème, sans doute, la nature de l'espace.
Quand en 1989 Rémi Hess publie La Valse, Jean-Michel Guilcher, qui a fêté ses 100 ans récemment a donc déjà 75 ans (c'est ma calculette qui vient de me le dire). Si Hess s’était un peu renseigné, il saurait que sa propre littérature ne tient pas la route, mais voilà il n’évolue pas dans le même monde et il n’a que faire des petits besogneux qui font un véritable boulot d’historien. Lui, il publie son affaire qui se vend fort bien, il brille de tous ses feux de gros poisson scintillant sous les nombreux spots qui ne demandent qu’à l’illuminer. On parle de lui abondamment pendant des mois et des mois. La valse, ça se vend bien. Et puis quel scoop : contrairement à ce qu'on croyait elle ne serait pas d’origine germanique mais provençale ! Vive la Provence ! Vive la France !
Les pauvres Guilcher père et fils, effondrés, se fendent de deux articles solides, documentés et bien sentis. Ils les font publier par le Conservatoire Occitan. Voilà, 19,95€ sur Price Minister. Vous croyez qu’ils ont eu droit à la télé ? Peut-être un petit quelque chose dans La Dépêche et encore ça m'étonnerait.
oui pareil que Ludoman je pense que entre 1989 et aujourd'hui il y aurait un peu plus de réactivité médiatique du milieu Trad concernant ce genre d'histoire.
Le milieu trad est plutôt confidentiel, j'ai l'impression que le problème est moins interne à ce milieu que le traitement qui en est fait en-dehors. Y'a eu des séries entières d'émissions sur la danse (ou la musique) d'origine traditionnelle sur France Culture dans les années 90, avec des intervenants beaucoup plus pertinents que ceux précédemment cités (par exemple J.-M. et Y. Guilcher, Georges Delarue ou Françoise Étay), seulement le problème c'est la visibilité, voire la fainéantise des médias d'information « de masse » à ce sujet.
Oui, c'est clair, il y a un problème de media. Mais pas que.
Parce que "aujourd'hui" (Lanost ci-dessus), on y est !
La majeure partie de la vie de Jean-Michel Guilcher, a été consacrée à l’étude de l’histoire de la danse traditionnelle en France. Ses bouquins, ses articles, sont là, à portée de tout un chacun et il y en a encore plus qu’en 1989. Personne ne fera mieux dorénavant, dans ce domaine (je parle d’histoire, pas d’ethnologie). On pourra juste ajouter une info nouvelle, par ci par là.
Quiconque parle d’histoire de la danse ne peut pas ignorer cette œuvre gigantesque.
Et pourtant il se trouve encore des Jérémie Piolat pour pontifier.
Et les Guilcher qui vieillissent comme tout le monde et ont sans doute le souvenir de leur bagarre épuisante avec Rémi Hess ont apparemment (et avec raison ?) laissé tomber, cette fois.
C'est toujours à double tranchant : soit tu combats les faux prophètes (ce qui peut être fatigant), soit tu considères que ça n'en vaut pas la peine et tu les laisse pérorer dans leur gloriole que tu espères la plus brève possible. Dans les deux cas les faux prophètes ont gagné, mais trouver des gens qui veulent et peuvent aller au front, c'est pas rien.
J'avais émis l'idée de créer une liste de gens qui seraient prêt à intervenir devant des média sans trop dire de conneries et qui sont aptes à communiquer sur l'univers du trad, et cette liste via Tradzone serait envoyé vers divers média afin de leur signifier que l'on existe et qu l'on n'est pas d'accords des sujet de JP pernault et compagnie
Oui (Y). Et on en revient au problème de l'entregent : ceux qui sont dans des réseaux influents et ont accès aux media partent avec des avantages contre lesquels on peut difficilement se battre.
Aparté qui me turlupine depuis pas mal de temps : l'art contemporain, celui des musées, n'est-il pas devenu, depuis quelques décennies, essentiellement une histoire de réseaux de connaissances personnelles ?
J'avais émis l'idée de créer une liste de gens qui seraient prêt à intervenir devant des média sans trop dire de conneries et qui sont aptes à communiquer sur l'univers du trad, et cette liste via Tradzone serait envoyé vers divers média afin de leur signifier que l'on existe et qu l'on n'est pas d'accords des sujet de JP pernault et compagnie
J'ai peur que Tradzone n'ait pas le prestige et l'influence qu'on souhaiterait...
Et JP Pernaut c'est peut-être pas si mal ? (surtout comparé à rien)
Bah creusons notre trou pour avoir de l'influence il y a 5000 personne sur ce forum, ça commence à faire.
Et jp pernaut il montre des vieux qui montre à des vieux ce qu'ils faisait dans le temps, ou alors des clubs de danse trad qui font leur cours des après midi à 14h en semaine, du coup encore des vieux. et si il montre des jeunes c'est surtout parce qu'il font des trucs avec et pour des vieux. Je suis désolé mais ce n'est pas le monde dans le lequel j'évolue, dans le mien il y a des jeunes des moins jeunes des vieux, des enfants, et ça bouge, ça crée, ça fédère, ça partage, ça vit bordel.
Groupe(s):Flor de Zinc - Duo Besson Rio - Tizhde'i - Boulas Rio
Instrument(s):Accordéon chromatique
Posté 11 févr. 2015 - 11:45
Vous insistez sur les médias qui ne s'intéressent pas beaucoup au milieu folk.
Mais peut-être que ce milieu n'est pas intéressant, dans le sens où il est peu lisible, peu de leaders, trop de courants différents qui regroupent chacun trop peu de monde ?
Y'a sûrement de ça aussi, c'est clair. Cela dit le problème c'est pas tant que les media ne s'y intéressent pas que lorsqu'ils s'y intéressent, c'est souvent pour entretenir du cliché ou pour laisser la place à ceux qui veulent bien la prendre même s'ils ne sont pas les plus pertinents.
Y'a des initiatives qui sont prises pour changer la donne (je pense par exemple à ce que peut faire Bretagne Culture Diversité), mais ça reste encore très timide (et en l'occurrence très britto-centré).
Peut être faut il envisager le problème différemment : pour moi la "solution" ne passe pas forcément par les grands médias, par les grands réseaux en général. A mon avis il faut surtout réussir à développer un tissu local, que la pratique du "bal trad" devienne une pratique normale...
Rien n’empêche en effet de communiquer à grande échelle sur ces musiques, mais ça ne remplacera pas la rencontre direct avec ses pratiques et ses acteurs.
C'est la que le tissu associatif, les écoles de musiques, les conservatoires, les CDMDT doivent réfléchir à comment impliquer les personnes de leurs territoires, les faire se rencontrer entre eux, qu'on fasse des choses ensemble. Si on attend l'aval des médias et des puissants, on est cuit...
+1 Panda, à défaut de reconnaissance des média de masse, il faut occuper le terrain.
Y'a aussi des « combats » intéressants à mener, notamment au niveau de la reconnaissance de la danse dite traditionnelle, qui n'a pas encore toute sa place dans les conservatoires, en tous cas pas comme peut l'avoir la musique dite traditionnelle.
Je trouve horrible de voir une émission diffusé en grand public où il en arrive à dire qu'il y a un vide dans la culture française de la danse bla bla...
à croire que tout ce qui tourne autour de la danse trad/folk au sein de la France n'existe pas(festival comme gennetines, les ateliers dans des associations...).
Je trouve dommage d'en arriver là
Alors moi, je vous le dis, nous méritons d'être connu et reconnu Partons conquérir le monde!!! Ce serait déjà un bon début, non? Vous en pensez quoi?
Je suis bien d'accord avec le côté affligeant de la vidéo, vu que nous, on danse autre chose et autrement!.
Bien d'accord avec Rodrigue, Laclaire et les autres, sur la décontextualisation, sur le fait que personne ne s'interroge sur une pratique "françaises", etc... Cela révèle la pauvreté de la pratique.
J'y participe comme animatrice en trad, toutes les fins de semaine, comme beaucoup. Il faudrait envoyer le site TRADZONE au philosophe Jérémie Piolat, qui explique notre acculturalité par le colonialisme..est-ce qu'il comprendrait que la société a évolué sans colonisation, sauf celle des USA ?
Vidéo édifiante sur la petitesse des démarches intellectuelles au profit de phrase choc, les raccourcis et les idées reçues. PFFF,
En tout cas merci de l'avoir remonter depuis 2012 !
Et Je te rejoins Nevado : je me dis qu'on a du boulot pour faire connaitre notre plaisir à danser et à jouer du trad.
Est-ce que certains ici pensent sincèrement que nos pratiques autour des danses et musiques traditionnelles (même si celles-ci sont historiquement d'expression populaire) font de nous des acteurs ou des représentants d'une culture populaire actuelle?...
Je pense aussi que ça reste complètement marginal, comme pratique (je suis négative mais j'étais à la fnac cet après-midi et la culture populaire actuelle m'a fatiguée). Y a qu’à voir comme c’est compliqué de décrire à quelqu’un ce que c’est un bal folk, je plains le journaliste qui devrait le synthétiser en 4 lignes…
Par contre je rejoins Panda, et je pense qu’il y a une place possible (et une action chouette à mener) en investissant des lieux choisis. Une présence de fond pour de l’éducation en douce… Non pas pour faire connaître le « trad » en terme de style (trad ou autre d’ailleurs), mais pour ce qu’implique la pratique en elle-même de ces musiques, notamment via le bal : l’importance du collectif, la part fondamentale de la pratique amateur, la musique en live, les liens étroits danseurs/musiciens, je pense que ça c’est des atouts précieux, qui portent des valeurs importantes. Je retrouve pas ça dans les autres styles de musique.
Et je pense aussi que c’est ce qui touche d’emblée la plupart des gens qui découvrent, c’est cette manière de se sentir impliqué, acteur potentiel de ce qui se joue/se danse.
Pour moi c’est cette dimension humaine qui hisse le « trad » au niveau d’une culture actuelle.