De jouer du piano ?...
De jouer au rugby ?...
Pour rebondir sur ce que disait Tirno plus haut, c'est vrai que c'est très délicat d'utiliser finement du piano dans nos musiques surtout avec des instruments comme la cornemuse mais c'est pas infaisable (un bel exemple sur le disque Fibule de la Compagnie Besson).
Après, si on chipote dans une démarche historique, on a évidement deux univers antagonistes. Au XIXème le piano c'est l'instrument qui incarne à la fois le progrès scientifique et technique, sorte de condensé de l'orchestre, par lequel la quasi totalité de la musique savante va passer et aussi la condition féminine : c'est l'instrument "convenable" pour la jeune fille puisque "fixé" au salon. C'est pas vraiment ce qu'on privilégie comme image du passé dans le trad...
On n'en est plus là. Le jazz, le rock, les musiques actuelles quoi, sont passées par là et ça peut être pas mal de réinjecter, au moins en partie, dans nos répertoires, des musiques écrites non trad contemporaines de l'assimilation des danses de couples dans le monde rural. Vous voyez ?
Je me répète un peu, mais bon... je me répète donc :
Par quel phénomène les danses de couples (valses, polkas, mazurkas, scottishes...) se sont-elles retrouvées intégrées aux répertoires traditionnelles ? Uniquement par transmission orale ? Mmm... Elles auraient pas plutôt transitées via les part', via le train, via des musiciens lecteurs pour devenir ensuite un des éléments du répertoire de transmission orale (avec en plus tous les apports merveilleux des musiciens routiniers) ? Pourquoi nier une interaction historique plus que vraisemblable entre transmissions orale et écrite ? J'en vois certains prêts à bondir : ne bondissez pas ! Attendez la suite !
(tout de suite : la suite)
Nous voilà donc avec des objets musicaux qui portent le même nom (disons : polka, par exemple) , qui vont avoir des ressemblances évidentes et qui, évidement se dansent d'une manière identique (sinon, on les appellerait pas des polkas ! Vous me suivez toujours ?) mais : là, vous avez un morceau traditionnel transmis oralement dans la région du #*§@& occidental, ici, sur cette partition brunâtre avec de légères taches de moisissures garantissant son authenticité, vous avez un morceau écrit par un dénommé Redler, (ou W.Strauss ou V.Parisot ou etc.) dans les années 18** et par là, un troisième morceau, écrit le mois dernier et avec un joli copyright. Ce sont 3 polkas. On les joue ... Elles sont pas mal les trois. Qu'est-ce qu'on en fait ? Moi, je serais assez "Debussyque" je considèrerais que "le plaisir est la règle", et si ça me plait je garde les trois et je les joue (si c'est dans mes moyens). Après, je vais pas imposer à mon groupe Auvergne Auvergne un truc que j'aime mais qui ne rentre pas dans le cadre.
Alors ? Et le piano ? Ben justement : il a fait danser, y a pas vraiment de raison fondamentale pour qu'il arrête de faire danser !