(si seulement !)Histoire de nuancer l'avis de la revue de référence du Trad en France, voici la chronique de Folkroddels, ("le site folk le plus complet de Belgique")
Initialement prévue pour l’automne 2008, c’est au printemps 2009 que la sortie de l’album ‘LA MARQUE ROUGE’ a finalement eu lieu. Un double CD d’un peu plus d’une heure de musique que les membres du groupe décrivent eux-même comme étant une ‘musique à danser cadencée’.
Et en effet, la plupart des morceaux sont des danses que l’on retrouve assez classiquement dans les bals (scottishs, valses, chapeloises…) auxquelles s’ajoutent quelques danses plus originales comme par exemple la danse de Bresse. S’ils étaient joués en bals tels qu’ils le sont sur le CD, le petit bémol pour les morceaux comme le rondeau en couple, la suite de scottishs et l’andro, serait leur longueur : 9 minutes 30 pour un rondeau ou un andro, ça paraît long…
La qualité de cet album tient, pour moi, surtout à deux choses : tout d’abord, à l’originalité des mélodies (pour la plupart, des compositions de Camille Passeri, et quelques unes de Colin Delzant) dont les arrangements sont de qualité. Mais, surtout, aux performances des 5 excellents musiciens qui composent le groupe.
Tout au long de l’album, les deux violonistes, Cécile Delzant et Valère Passeri, apportent beaucoup d’énergie et de dynamisme et montrent une grande maîtrise de leur instrument. Dans les morceaux plus doux, comme ‘La ruée vers Laure’, on peut apprécier plus précisément la dextérité d’Anthony Jambon à la guitare et le jeu de Colin au violoncelle. Enfin, l’instrument principal de Camille, la trompette, apporte beaucoup d’originalité à cet album.
Ce serait trop long de détailler les 12 plages de l’album en insistant sur les beaux passages, les belles doubles voies, etc… parce qu’il en est rempli. Mise à part la danse de Bresse dans laquelle certains passages me plaisent un peu moins, je trouve que tous les morceaux sont plaisants et surtout que les arrangements sont très aboutis.
Quand le groupe est décrit, on dit que leur musique a des influences jazz, baroques… C’est vrai. Mais je dirais que, pour certaines compositions, on sent également l’influence d’autres groupes de la scène folk. Cette impression m’est surtout venue en écoutant la ‘Berceuse pour un Loulou’, superbe composition de Camille. En effet, cette gavotte de l’Aven m’a rappelé une autre gavotte de l’Aven, jouée cette fois par DJAL sur l’album ‘EXTRA BAL’. Parmi les danses bretonnes jouées aux quatre coins de la France, on retrouve souvent les andros, hanterdro, gavottes des Montagnes, kost ar c’hoad, plinns…mais assez rarement la gavotte de l’Aven. Alors le fait que deux groupes de la région Rhônes-Alpes jouent cette danse n’est certainement pas l’effet du hasard. Et tant mieux pour nous ! Car elle est extrêmement plaisante à danser et à écouter.
Dans une interview, Camille dit d’ailleurs « avoir été très marqué par toute la musique issue du collectif Mustradem » (regroupant notamment Isabelle Pignol, DJAL, FRÈRES DE SAC, DÉDALE, Norbert Pignol, le DUO MILLERET-PIGNOL). Sur cet album, Christophe Sacchettini (Frères de Sac, Djal, Dédale) participe d’ailleurs en jouant du cajón sur certains morceaux et en écrivant la préface. Il conclut d’ailleurs en disant ‘ils n’ont pas encore un siècle et prétendent vous faire danser…’
Pour moi, c’est mission réussie. LE QUINTET A CLAQUES propose un premier album vraiment prometteur, qui tiendra certainement une place de choix sur les étagères, bibliothèques et autres boites à gants des amateurs de bonne musique.
Membres du groupe :
Cécile Delzant: violon
Colin Delzant: violoncelle, clarinette
Anthony Jambon: guitare
Camille Passeri: trompette, accordéon
Valère Passeri: violon, oeuf
Musicien invité:
Christophe Sacchettini: cajón
Texte: Emilie Chevalier
Traduction:Jåk