Mais je t'interroge quand même, concernant le trad, sur ce détournement d'une pratique qui relève pour l'essentiel, si l'on s'en tient à ce qui a été recueilli depuis près de deux siècles, d'une oralité bien comprise qui se passe très bien d'écriture
Evoquer une période où les musiciens traditionnels n'utilisaient pas le solfège (et encore, ça ne m'étonnerait pas que certains aient développé des systèmes de notation complètement personnels...) pour démontrer son inutilité ne tient pas compte de l'évolution de la société, de la musique et de ses pratiques.
Je pense également que si les collecteurs n'avaient pas écrit une partie de cette "oralité", beaucoup de choses vieilles de deux siècles comme tu dis n'auraient pas survécu à l'après 14-18 et auraient été perdues à jamais. Je crois que le patrimoine de "l'oralité" doit aujourd'hui beaucoup à l'écriture.
Plus généralement, je m'interroge sur la manière dont on récupère le débat autour du solfège pour alimenter un discours politico-philosophique sur fond de lutte de classes qui ne recouvre aucune réalité sociologique aujourd'hui.
Car au risque de jeter un pavé dans la mare, les acteurs du trad (musiciens, enseignants, chercheurs ou en institution) sont issus eux aussi d'une certaine bourgeoisie moderne post soixante huitarde ...(enseignement, études supérieures pour la plupart...)
bourgeois...le mot fait mal...en tous cas une classe sociale non populaire...