la contradiction tellement énorme de YG qu'elle explose toute sa crédibilité.
Sur le travail académique de YG, pourquoi les contradictions de la personne invalideraient-elles la totalité de son travail, la crédibilité de celui-ci ? On peut discuter de ses conclusions, de ce qu'il va tirer de son analyse, mais il y a un travail ethno qui peut pas vraiment être balayé d'un revers de la main aux seuls motifs du vieuxconnisme et de polyphonies dans les années 70.
Je ne parle pas de son travail ethnographique. Mais bien des conclusions qu'il en tire et de ses postures. Je l'ai dit je n'ai pas encore lu son bouquin. Je promets que j'essaierai. Mais comme je l'ai dit sur l'autre fil, dans son interview, ce qui me gêne, c'est qu'il critique un objet que finalement il ne définit pas. C'est démago. Il fait ce que fait un politique. De quoi parle-t-il et/ou de qui parle-t-il?
On est obligé d'essayer de deviner, de lire entre les lignes. Il veut dénoncer ce que vous appelez le néo-trad? Ben qu'il le dise, qu'il l'illustre, par des exemples précis. Tiens j'ai vu cet hiver Bal Barbare et le Sextet à Claques. Pour la deuxième fois, pour les premiers et la première pour le deuxième. Je trouve ça imbitable, et "indansable". En tout cas je ne peux pas danser danser là-dessus sans compter dans ma tête. Je ne prétends pas être un bon danseur. Mais je trouve qu'il y a des musiciens qui portent mieux la danse que d'autres. Pour moi, quand Hervé Capel joue, tu danses presque tout seul, il te porte. Mais Hervé Capel existe parallèlement au Sextet à Claque. Ils peuvent même, peut-être se produire le même soir sur la même scène ou dans le même festival.
Si on prend les années 70, à côté de Mélusine, ou Malicorne ou Stivell, il y avait d'autres musiciens. En Bretagne (que je connais musicalement le mieux) des Yann Le Meur, des Daniel Lhermine, des Yves Berthou, des Kemener ou des Marchand. Les Soeurs Goadec, que Stivell popularisa, elles sont revivalistes ou pas? Fransoù Min à Poullaouen, il est revivaliste? Et que dire de Catherine Guern?
En tout cas si il veut critiquer le néo-trad aujourd'hui, qu'il interroge aussi sa pratique des années 70. Et ne s'en sortira pas en disant que c'était l'époque.
Il y a des ruptures, mais il y aussi des continuités. Et des passerelles. Les mondes ne sont pas étanches et ne l'ont jamais été.
Modifié par Docteur Masu, 13 avril 2018 - 12:10.