Comme indiqué dans le texte qui accompagne la vidéo:
Dans cette vidéo, nous évitons délibérément d'entrer dans l'histoire de la mazurka et dans les différents styles régionaux qui pourraient exister ou avoir existé. Notre but est de donner aux danseurs les bases qui leur permettent de prendre plaisir en dansant et peut-être éveiller leur curiosité quand aux danses traditionnelles et populaires de France.
Donc la mazurka choisie n'est pas une mazurka "trad" du tout, mais une mazurka "folk" choisie pour la simplicité de sa pédagogie. Et avec l'appui sur le temps fort correspondant en effet plutot à une mazurka gasconne.
Je pense que la richesse de la mazurka vient justement du fait que les formules d'appui sont très variables. Si "Ma-zur-ka" correspond à "Pose Pose Lève", on trouve autant les formes "varsovienne" du morvan (sauf erreur), du bourbonnais et d'ailleurs qui se dansent "KA-ma-zur" que les formes "MA-zur-ka" que les formes "ZUR-ka-ma" (dont je sais pas si elles appartiennent à quelquepart mais qui sont fréquemment vues en bal).
Pour ce qui est vu en bal, il me semble que certaines personnes pensent danser "MA-zur-ka" mais partent sur l'anacrouse et dansent réellement "ZUR-ka-ma" (ou ma-ZUR-ka). De la meme façon, si on prend ce que tu proposes et on part sur l'anacrouse, on re-tombe sur "MA-zur-ka" avec l'anacrouse levée et le temps fort posé.
Il me semble d'ailleurs que la saveur "régionale" des mazurkas (a supposer qu'elle existe véritablement) réside plus dans les impulsions indiquées par les musiques - un truc en l'air, un truc à plat, un truc coulant que dans le "j'ai levé mon pied à tel moment".
Quoi qu'il en soit, au delà du "petit" parti pris de la vidéo, je suis "pour" l'unification de la mazurka (tout comme, dans une moindre mesure, je suis "pour" l'unification de la bourrée auvergnate, des différentes gavottes, etc).
J'entends par là que se fixer une contrainte du genre "on danse une mazurka bourbonnaise, donc on va commencer par le 'lève'" me parait être d'une part une restriction inutile - et d'autre part être la source de l'effet "gennetines" ou plein de petits clones dansent les mêmes kost ar c'hoad, rondeaux, fandango, grandes poteries... avec une précision choréographique à faire pleurer de joie un metteur en scène mais un manque de personnalisation de la danse tout à fait affligeant.
Bref, l'unification me paraît être le moyen le plus sur de lutter contre l'uniformisation, que ce soit de la mazurka bourbonnaise ou de la mazurka chamallow.
Message ajouté après : 10 minutes: Merci au passage pour la critique, tout à fait juste à mes yeux et raison pour laquelle ca fait 3 ans que je parle de faire de telles vidéos mais que je ne l'ai fait que maintenant.
Deux petits points supplémentaires:
1) Je suis conscient que mon opinion globale pour ce qui est de l'uniformisation etc. est un exercice d'équilibre pour lequel chacun aura un point de vue différemment - et le mien est tout à fait subjectif, basé sur mon expérience limitée de la danse et de la musique, et pret à changer à tout moment. De manière général, je suis plutot critique des musiques et danses qui viennent de "nulle part" - mais ce n'est pas pour autant que je m'intéresse à "ce qui vient de ce village qu'il ne faut pas confondre avec le village d'a côté".
2) Mon point de vue n'a pas d'implication direct sur la vidéo, sur laquelle il s'agit pour moi de donner les clés pour se faire plaisir en bal, sans plus. (Pour le "plus", le danseur ira faire un stage avec Pierre Corbefin ou avec Gérard Godon ou avec Guilhem Herinx - et il verra trois approches complètement différentes de la danse et se forgera sa propre opinion)