En revanche, j'ai l'impression que tu fais mine de croire que cette musique est "autonome" comme tout autre courant musical post-moderne : "secteur musical (...) confisqué par les danseurs", "fétichistes de la fonction".
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Mon avis personnel est donc que vous composez ce que vous voulez sans avoir à vous justifier. C'est seulement lorsque vous mettez les pieds en bal que vous devez vous adapter à la pratique des danseurs. C'est pour cela qu'il m'est arrivé de parler de "fonction" de la musique que l'on nous sert en bal, et donc de son caractère fonctionnel comme l'un des critères permettant de l'apprécier.
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Du coup, ayant compris tout cela, je ne comprends pas bien qu'en dernier recours, tu te raccroches à cet argument littéralement contre-nature : vous faites ce que vous voulez en concert les gars, mais en bal il faut vous adapter...Ben, euh…plus ou moins !! On s’adapte toujours plus ou moins, au-delà d’un certain point on tombe dans le convenu…Et comme le trio de base de Dédale pratiquait la danse, on ne faisait pas tout à fait n’importe quoi quand même, sans être tout le temps d’accord entre nous (dans Djal non plus d’ailleurs).
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Christophe, c'est toujours un plaisir de te lire quand tu racontes l'Histoire (genèse d'une composition, d'une esthétique, mises en contexte, anecdotes, ...), et surtout des mises au point sur une époque que je n'ai pas connue.
J'admets volontiers que je suis très caricatural et un peu violent quand j'ai l'air de dire "vous pouvez vraiment faire n'importe quoi mais pas en bal", ce que je n'ai pas vraiment dit, mais guère plus que toi lorsque tu as eu l'air de dénier à la musique de bal la vocation (ou la fonction) à faire danser les gens dont la plupart ont déjà un bagage en danse. Et encore, tant que cette négation reste une provocation, même lorsqu'elle se réalise sur le plan musical, et non un mot d'ordre fondateur d'un courant, je ne pourrai sans doute pas y trouver grand chose à redire, les expériences pouvant plaire ou non, laisser une trace ou non. On écoute, on danse, on teste et si l'esthétique change, on arrête de danser, d'écouter ou les deux à la fois. Et l'air de rien, au prochain coup, on est plus réceptif (ou pas).
Quant à l'aura de Mustradem, au risque de dire une ânerie, je perçois bien une réelle influence de Dédale sur Tarif de Nuit par exemple, ou bien au minimum une influence tierce commune.