Au sujet du "coût" excessif des conservatoires et de celui de Châteauroux en particulier.
L'argument financier mis en avant par le(s) maire(s) serait d'office légitime puisqu'avancé par l'édile, puisqu'il s'agit d'espèces trébuchantes (mais apparemment non sonnantes), et parce que guidé par le souci de gérer au mieux nos chers impôts. Si cela peut être tenu pour fondé de manière générale, en la bonne ville de Châteauroux, il est utilisé de manière spécieuse, comme leurre.
Quand le maire affirme d'emblée qu'il est superflu que le conservatoire à rayonnement départemental soit diplômant. Il fait un choix qui va au delà d'une simple gestion financière et qui montre le peu de cas qu'il fait des pratiques musicales et du développement culturel en sa ville. Il émet un avis sans vision prospective, alternative, qui témoigne d'une volonté de régression et/ou d'une comptabilité étriquée.
(non pas que le diplôme soit le garant d'une "bonne" pratique musicale mais dans certains cas, il est pour l'élève l'indispensable témoin d'un niveau donné, prérequis pour poursuivre un cheminement dans les institutions validantes).
Lorsque la dotation budgétaire est diminuée cette année des quelques 60.000 euros d'apport de l'état et qu'on demande de suite une économie de 220.000 euros, on est au delà de la simple gestion objective soucieuse de préserver les équilibres établis, de faire avec. On augmente les difficultés.
Quand il y a possibilité, pour les 3 années à venir de sursoir à la disparition des dotations ministérielles et de lisser les effets de la diminution des moyens, par la signature d'une convention et que cette possibilité est refusée sous le prétexte mis en avant en conseil municipal que la parole ministérielle n'est pas crédible, parce que portée par une majorité non reconnue, d'un "autre" bord, on n'est pas dans ce qu'on pourrait considérer comme une attitude dignement républicaine. En tout cas, on est loin du pragmatisme affiché. A t'on vu une entreprise refuser le CICE?. (La convention énonce quelques objectifs relatifs aux activités des conservatoires).
Lorsque pour justifier les coupes effectuées et leurs conférer un caractère inéluctable, on mandate un auditeur externe mais qu'on n'attend pas son rapport pour tailler dans la masse vive du conservatoire, on ne fait pas preuve de la neutralité et du caractère de gestionnaire avisé dont on se réclame.
Lorsqu'en face de difficultés budgétaires nouvelles, on commence par supprimer les activités productives, d'enseignement à la population, sans même se demander s'il n'y a pas moyen de minorer les coûts de fonctionnement/production en réorganisant et en optimisant les services internes et administratifs, on est loin de la gestion entreprenariale soucieuse de pérennité qu'on revendique.
Enfin sans nier comme le souligne Badaboum, que les situations peuvent être complexes, difficiles, que (presque) rien n'est donné, que pour un crédo libéral-ultra la musique n'est pas du ressort de la puissance pudique.
Si l'Amour est dans le prêt, la question est de savoir jusqu'à quel taux d'intérêt il reste considérable.
Quitte à courir le risque de se faire taxer de bestialité il me semble tout naturel d'apprécier le goût du luth inné tout comme celui du serre-panty ou de l'accord des bons, tout en gardant la possibilité de pousser plus avant.