le rude "accueil" qui me fut réservé. J’aurais plutôt eu envie de parler de bizutage, mais le but du bizutage est d’intégrer, alors que là, j’ai plus eu l’impression de susciter une réaction de rejet massif, malgré l'alibi de la dérision, qui demeure plus violente que vous ne le croyez sur le fond.
[...]
Pourtant, le second degré a bon dos, et sous-entendre qu'une nouvelle venue est une illuminée sous-équipée du cortex parce qu'elle admire quelqu'un d'admirable, j’appelle pas ça du respect, perso.
Hypothèse b :
Apparemment, vous aviez l'air de considérer "vieux con" comme un sobriquet affectueux, alors je vois pas...
[...]
Impression que le seul pseudo qui conviendrait ici serait plutôt "brebis galeuse".
Sans nier un malaise que tu as pu ressentir, j'y ai pas vu de volonté d'irrespect de la part de qui que ce soit. Ne pas se rendre compte de la portée de ce genre d'humour (piquer au ne degré dès la premiere rencontre), certes. Mais tu l'as aussi dit, on pave bien des routes de bonnes intentions… (mais, on peut peut-être conclure et dire que malgré le ressenti de l'accueil, il n'a pas de volonté à t'interdire l'espace, loin de là).
Au reste, « vieux con » c'est en tous cas pour moi affectueux oui… (bien que de façon un peu lasse en ce qui concerne les diatribes chroniques d'YG), et je ne crois pas qu'il faille te mettre dans une position de victime, j'ai pas le sentiment que qui que ce soit ici ne te considère comme une brebis galeuse.
Ah, les bonheurs de l’écriture inclusive, surtout quand, ici, elle sert discrètement à exclure, puisque la seule à l’avoir ramenée au féminin, c’est bibi…
Ah, ça servirait à exclure ? Non c'est juste une commodité d'écriture et un réflexe que je tente d'acquérir dans mes contributions en ligne. Sur le sujet de la modernité vs. le conservatisme, je crois pas que genrer l'analyse soit pertinent.
Liberté de créer oui, mais liberté de critiquer aussi, ce qui ne s’est pas franchement vu chez la quasi totalité des intervenants, ici ou ailleurs, puisque l'insulte et le sarcasme, talonnés de près par leur acolyte, l'anathème, ont immédiatement surgi.
Ce qu'il faut aussi voir (et je le répète), c'est que le bougre (c'est affectueux) n'en n'est pas à son coup d'essai. Et que les foudres alarmistes de YG, Camille n'est pas la première à en faire les frais, qu'il y a des acteurs du milieu trad/folk/neo qui s'en sont mangé plein la tronche (diatoto rappelait à juste titre les éditos dans Trad Mag). Alors bon, le sarcasme et consorts, si on peut (éventuellement) ne pas l'excuser, on peut au minimum le comprendre. Il prend place dans un (long) contexte, ça n'est pas la réaction blasée de personnes réfractaires à toute critique émanant d'un quidam lambda.
b) Et c’était aussi à force de fréquenter des ateliers où les gens, de fait, n’ont pas envie d’apprendre à bien danser, de « se prendre la tête », et soupirent ou papotent dès qu’il faut fournir le moindre effort pour travailler le style ou mémoriser un nouveau pas ou une nouvelle figure. C’est un peu frustrant quand on a envie de s’améliorer…
Ben ça on est bien d'accord, le consumérisme c'est un fléau.
Oui, là encore, tu as complètement raison. A Gennetines, j'ai été impressionnée par de très bons danseurs, parmi les jeunes d'un courant que je serais plutôt tentée d'appeler "urban trad", (et qu'on voit d'ailleurs dans le film de L.C.) qui dansaient, c'est plus qu'évident, mille fois mieux que moi et que les laborieux consciencieux de la plupart des ateliers.
En fait, ce que je voulais dire ce n'est pas que les danseurs néo ou trad dansent bien ou pas, mais que des danseurs néo peuvent avoir le goût (et la faculté) de « bien danser » (au sens de PC et YG, c.-à-d. dans l'esprit des danseurs de fin de tradition populaire), mais que par choix ils s'exprimaient autrement. Et inversement.
Sinon, le métier de critique littéraire et artistique va avoir du mal à s'exercer, ou devoir se reconvertir dans la seule retransmission des dossiers fournis par les attachés de presse et la copie des jaquettes. Ce qu'il est d'ailleurs déjà trop souvent.
Ah ça! C'est un peu comme les Bravo! de Trad Mag, jamais trop compris comment ils étaient attribués…
Et quand tout le monde, dans un même milieu, est du même avis, tombant unanimement sur le poil du moindre contradicteur, il y a quelque chose qui me semble un peu gênant quand on se pose en défenseur des libertés et de la tolérance. C’est juste contradictoire dans les termes. Nan ? Cela ne vous conduit-il pas à vous interroger sur votre conviction de détenir le monopole de l'ouverture d'esprit ?
Car les avis ne sont guère partagés, dans cette affaire. Au total, à ce que j’ai vu, parmi les gens du petit monde du folk qui se sont exprimés sur le net, on est moins que les doigts d’une main d’un côté, contre la multitude de l’autre. En pourcentage, ça doit nous faire du 2 % contre du 98 %. Cela vous semble-t-il une répartition caractéristique d’un climat démocratique et ouvert à la diversité des opinions ? Pas à moi, en tous cas.
Ca ressemble plus à des scores d’élections soviétiques. Petite remise en cause de l’ouverture affichée, non ?
J'ai du mal à acheter ça. Je pense que sur cette affaire, le web agit un peu comme un miroir déformant. On est d'accord que tout n'est pas rose au pays du trad, et que l'ouverture d'esprit affichée cache souvent bien autre chose. Moi j'ai plutôt ressenti l'inverse de ce que tu décris. À savoir que chaque milieu (trad de telle ou telle région, folk, néo) était assez conservateur selon ses propres critères, et que les évolutions étaient assez souvent critiquées (et en règle générale, le plus bruyamment par les moins à-propos).