L'élément déclencheur a été, pour moi, la dernière évolution du cercle circassien en Wallonie.
Pour rappel, dans cette danse, après la double incursion au centre du cercle s'effectue le changement de partenaire, où l'on enlace la partenaire pour le swing, et où ensuite, après le swing on la prend par la taille pour la promenade.
L'évolution fut celle-ci:
Pour le swing, on prend la partenaire au bout des bras et on fait le carrousel, la vitesse remplaçant le contact: et, pour la promenade, on lui prend les mains par le haut, au-dessus de la tête, pour ainsi dire, avec des pinces à linge, en prenant bien garde de ne pas la toucher.
De tout évidence, et quoi qu'en disent les partisans de cette mode nouvelle, cette évolution supprime le contact physique qu'on pouvait avoir lors d'un cercle circassien et qui en faisait tout le charme.
Mmh... Certes, peut-être, certainement... Mais en zyeutant d'autres danses, on peut aussi remarquer la tendance inverse... La mazurka était à une époque (me semble-t-il) une danse plutôt rapide, au pas plus sautillé qu'il ne l'est devenu par la suite. Que dire de ces mazurkas qui sont monnaie courante maintenant (au point de rendre dinosauresques les versions dites auvergnato-gasconnes et autres) et dont les tempi se rallentissent pour devenir de véritables slows où les partenaires fusionnent carrément, le corps de l'un épousant celui de l'autre, où les fronts et oreilles semblent ne plus pouvoir se décoller, où les hanches frémissent de concert et où le "spaghetti-archi-cuit power" remplace le maintien droit et dégagé qu'on pouvait connaître à une époque? (attention, je ne fustige rien ici, la mazurka quelle qu'elle soit me plaît beaucoup).
Alors quoi, puritanisme aussi? Alors que souvent cette danse sert de préliminaires à de plus douces rencontres?
Bref, je ne pense pas que l'aspect "puritain" du milieu trad (mais j'emploie ce terme parce que c'est le sujet, et non parce que j'y accorde une quelconque véracité) tienne à l'exclusion du contact physique lors des danses. Même si cette réflexion peut être intéressante à pousser.
On entend aussi, par ailleurs, assez fréquemment cette affirmation qu'en danse trad, le bassin ne bouge pas.
J'en conclus qu'effectivement, le trad est puritain.
Ah.
Amusant comme raccourci. N'ai-je donc rencontré que des membres de cette caste étrange des "nouveaux danseurs de bals folks qui s'amusent"?
C'est vrai qu'il est dommage de mélanger "puritanisme" et "organisation" ou "besoin de faire avec la politique du moment"...
Gennetines revient souvent dans les discours comme exemple de festival militaire, où rien ne dépasse, où si l'on lâche une caisse on court le risque d'être lapidé en place publique, où on ne s'amuse pas... Mais après tout, il n'est qu'un festival parmi tant d'autres et n'est pas si "puritain" que ça! Il est juste organisé de façon à ce que tous les gens qui y participent se retrouvent sur un pied d'égalité et puisse profiter du meilleur du Grand Bal, qui est (s'il est besoin de le rappeler): la danse...
Bon, je ne veux pas relancer un débat qui ne laisse jamais personne d'accord. Gennetines n'est pas seul et ne représente à mon avis absolument pas un exemple indéniable du "puritanisme trad".
Il y a bien d'autres festoches en France et ailleurs, et surtout, aucun ne me semble justifier une idée puritaine!
Flûte, je m'embrouille, je ne sais plus où je voulais conclure. Je ne sais même pas si je suis capable de le faire.
En tout cas, je suis comme la claire qui s'est vue couper les idées sous la langue par notre cher ami Cartoun. Et je ne me sens pas plus puritaine que lui.
Et même si je suis végétarienne, je me sens plutôt du côté sauciflard-tofu-vin-rouge-épinards-grog-camembert-bite-poils-couilles-fichtre-tisane au thym...