370 réponses à ce sujet

[Lanost]

je ne sais pas quoi te dire, je ne me sens pas fermé aux "petit nouveau" au contraire, j'aime bien les intégrer dans le milieu (attention pas de mauvais jeu de mot) je trouve même plus agréable de danser avec un nouveau nouvelle, car même si il ne sait pas bien il va t'apporter un truc que tu n'a plus, c'est à dire la fraicheur et les erreurs qui peuvent conduire à finalement au recyclage dans certains mouvements, mais ça ne m'appartiens qu'à moi.

Je n'ai pas dans mon entourage proche de bal des gens qui vire les nouveau, au contraire je crois, je suis pour le sang neuf, et la plus belle récompense je l'ai parfois quand un mec que tu ne connais pas te dis " oh c'est toi merci, ça fait trois ans que je danse maintenant et je ne m'y serais jamais mis si ce jour là tu ne m'avais poussé à faire cette danse là, depuis je ne décroche plus" ou encore des cavalières qui t'avoue qu'elle ont démarré dans tes bras et te remercie aussi.

 

Du coup je suis entièrement d'accord avec toi Flap19 il faut intégré du mieux qu'on peut les petits poussins, car quand ils seront enfin coq, j'aurais de la concurrence au titre de champion du monde de trad.

 

Et merci beaucoup de me dire que tu suis avec intérêt ce sujet car ça donne un sens à mon travail, tu a aussi le droit de ne pas être d'accord avec ce que j'écris, mais merci, je suis heureux pour quelques heures.

[Marieneil]

Flap, dis lui que tu n'est pas d'accord avec ce qu'il dit - même si ce n'ai pas vrai - ça lui fera un peu les pieds .

( par contre, je suis totalement d'accord avec tes propos ! ).

[Flap19]

J'attends qu'il dise une grosse connerie....parce que quand même il en dit beaucoup, enfin d'après l'échantillon que j'ai parcouru dans le forum....

[Garrigauda]

Salut les danseurs. Jusqu'ici je n'ai pas participé aux forums mais le sujet me cause...

Il y aurait beaucoup à dire, mais je vais me contenter d'anecdotes.

Et rappeler un truc qu'on me disait toujours quand j'étais môme : ta liberté commence où s'arrête celle des autres. Je déteste les règles, mais je déteste plus encore blesser les autres.

1 La plus énorme, dans le Sud-Ouest, pays du rondeau, lors d'un rondeau en couple. Un couple avance à contre-sens. Ben oui ! Je le leur fais remarquer discrètement et gentiment, je me fais rembarrer. Deuxième passage, ce devait arriver arriva, le gars genre armoire à glace m'a percutée très fort dans le dos et j'ai plutôt le format souris. Bilan : souffle coupé et trois jours d'arnica. J'ai réussi à rester calme mais je suis allée plus loin respirer et en discuter avec les copains. Et là une femme m'engueule en me disant que j'ai une vision fachisante de la danse en voulant imposer le même sens de rotation à tous les danseurs de rondeau en couple !

Je lui ai répondu qu'elle pousse son raisonnement jusqu'au bout en roulant à gauche pour rentrer chez elle...

2 A Montpellier, lors d'une mazurka, un danseur avait gardé sa clope malgré le peu de place. Il me l'a écrasée au milieu du menton et pas qu'un peu.

3 Aux Basaltiques il y a 2 ans, un chapeloiseur dont j'avais déjà remarqué avec inquiétude l'exubérance m'a envoyée valser à 3 mètres de là, au delà le parquet. Par chance, je suis restée debout et ne me suis rien tordu ni cassé, je  n'ai pas compris comment.

4 à St Chartier, sur les parquets extérieurs, un mec qui faisait un poggo lors d'une bourrée à 2 temps m'a littéralement assomée en me faisant voler à quelques mètres. Je suis tombée dans les pommes, si si ! Les musiciens ont arrêté de jouer pour venir me ramasser.

Il y en aurait bien d'autres, sans oublier les danseurs délicats qui dansent avec leur verre et versent leur bière ou leur vin sur toi à la moindre manoeuvre. Ou ceux qui ont des pompes limite pompes de chantier, donc ils sont sûrs de ne pas te louper s'ils t'écrasent le pied. Ou ceux qui ont une jupe courte et forcent pour passer leur jambe entre les tiennes tout en se frottant contre toi, berk berk berk

Entendons-nous, des conneries on en fait tous, on a tous pu donner un coup de coude intempestif ou autre. Mais ceux qui font mal et où c'était prévisible parce que leur conduite dénote leur absence de considération des autres, bref la chronique d'une connerie annoncée, ça met les nerfs.

Une des solutions c'est d'insister lors des formations sur l'importance de ce vivre ensemble. J'anime des ateliers où je le mets toujours très en avant ainsi que le sens et le plaisir du collectif. Mais tout le monde n'a pas envie de se former un minimum et il reste la frange la plus pénible, ceux qui ont décidé qu'ils emmerdaient tout le monde avec une notion pourrie de la liberté et aucun sens de ce qui fait le charme du trad : le partage. ils sont totalement hermétiques aux plus gentilles observations et même souvent agressifs. Totalement narcissiques, ils s'étalent, bouffent l'espace de tout le monde et dansent la masturka sur un andro. Et là, à part les coudes bien décrits par Lanost   ou les armures bientôt vendues par Christian   je cale un peu sur ce que l'on peut faire. C'est effectivement un problème lié à l'actualité de la société me semble-t-il.

A part résister, mais je crois que cette notion de résistance est très présente chez la plupart des tradeux. On résiste au monde que l'on nous propose en essayant de mettre des valeurs plus humaines au centre de tout.

En ce sens là, je crois très fort à la danse et à la musique.

Et peut-être qu'il faut admettre et accepter qu'il y ait une fange d'emmerdeurs chroniques, même s'il ne faut pas râter une occasion de leur rappeler gentiment que là, ils vont faire mal à quelqu'un. Après tout, s'ils nous rembarrent, on s'en fout. Ils ne sont pas forcément définitivement irrécupérables. Ou alors faut être un peu moins gentil, parce que finalement quand je regarde mon parcours, la gentillesse n'est peut-être pas la meilleure façon de se faire entendre ?

Un service d'ordre musclé ! Ben voilà, Lanost, ça tu n'y avais pas pensé ! Des vigiles tout plein autour des parquets ! Et ils verbalisent ! Meuh non, bien sûr que je déconne !

[Marieneil]

Pas besoin d'attendre, il sera bien trop content sinon, puis c'est l'encourager.

[Flap19]

Pauvre Garrigauda on dirait que tu les attires quand même j'en suis encore jamais arrivé là....encore que des pieds écrasés ça y'en a et j'ai du en massacrer quelques un (toujours avec un air gêné et en m'excusant....ce qui en général détend quelques uns des gros cons...).

Mais sinon j'approuve totalement ton discours et dieu sait que les emmerdeurs y'en a et y'en aura, un peu comme ceux qui se sentent obligés de toujours inventés/rajoutés un pas de plus....genre dans certains andro ou gavotte y'a des spécialistes pour ça ......

Après la gentillesse aide quand même un peu....

 

et effectivement tu prouves que Lanost est loin d'être infaillible !!!! 

[Garrigauda]

J'avoue... je les attire....

Mais je danse beaucoup et un peu partout, dans des contextes très très variés, donc ça multiplie les occases... Ceci dit, j'ai pas mal d'amis danseurs (euses) qui se font abimer. La dernière en date s'est fait casser le pied et pourtant, c'est une merveilleuse danseuse.

Les pas inventés/rajoutés, ce n'est pas forcément gênant, ça peut même être un défi, mais effectivement pas dans n'importe quelle situation : tu donnes le bon exemple, c'est particulièrement agaçant dans du collectif, dur d'avoir un kangourour excité à côté quand on danse du breton

C'est toujours pareil, il faut faire la part entre la liberté souhaitée et souhaitable du danseur et le respect du groupe et des autres individus. Et aussi la cohérence et la transe du groupe dans des danses collectives, je pense à du breton mais aussi aux chaînes des Balkans par exemple où seul le meneur -et encore, il y a des exceptions, se doit de faire des variantes pour épater la galerie.

[Flap19]

Ha oui quand même se faire casser un pieds.....faut le faire! 

 

Aussi je relativise mes mauvaises (rares) expériences! 

 

Le trad un loisir à risques ! ça serait pas mal comme slogan

[deniis]

pas très vendeur, ton slogan !

 

dur d'avoir un kangourou à coté, mais dur d'avoir un escargot à ses cotés quand on danse un kost ar hoat

[Garrigauda]

D'accord avec toi Deniis, un escargot est aussi problématique qu'un kangourou, il n'a pas plus le sens du rythme,   juste il donne moins de coups de pieds

[saladzézé]

pas très vendeur, ton slogan !

 

dur d'avoir un kangourou à coté, mais dur d'avoir un escargot à ses cotés quand on danse un kost ar hoat

Je connaissais le Kan a Dis Kan mais pas encore le Kan Gorou !...

[Elfi]

Si un escargot est un danseur de kost ar ouat qui concentre son énergie dans le pas à la verticale, et non dans le deplacemnt lateral, à l'inverse d' un malappris qui tire comme une brute vers la gauche car il confond avec ce que peut être eventuellement un ton doubl de gavotte... Alors il me semble que l'escargot est dans le vrai car ça se danse comme ça

[Garrigauda]

Ah... il y aurait donc plusieurs façons de voir l'escargot ?

Pour ma part, je pensais bien à quelqu'un qui n'aurait pas le rythme et donc te pèserait sur le bras. Un vrai escargot. Contrairement au kangourou qui n'a pas forcément davantage le sens du rythme mais lui opère un tir fourni sur tes pieds, chevilles et surtout tibias. Le comble étant un kost ar hoat avec un kangourou à gauche et un escargot à droite... Je suis un ange de patience, ayant moi-même beaucoup appris sur les parquets (et continuant) mais là c'est un cas critique où je suis capable de fuir lâchement.

Euh... pas vous ?

[Jérémie]

Garrigauda, c'est vrai que là, c'est de l'acharnement! 

J'avoue découvrir la violence des parquets à travers ce sujet. Je ne danse pas et j'avais une vision plutôt bisounoursinesque des danseurs.

Cool, ça me fait toute une série de prétextes bidons à ressortir quand un danseur(euse) insiste lourdement en me prenant la main pour me forcer à venir danser alors que je suis en pleine discussion avec ma bière.

[Garrigauda]

Ah bon, ça te surprend à ce point ? En discutant autour de moi, j'ai l'impression que c'est assez courant pourtant. Maintenant, ça dépend peut-être de notre gabarit. Peut-être qu'un bout de fille a plus de chances de se faire esquinter qu'une armoire à glace, je ne sais pas.   Et puis comme je disais, je danse beaucoup et dans toutes sortes de contextes et de lieux, ça multiplie les occases.

Mais quand même, je constate insidieusement que s'installe un peu partout un glissement. Le Nous disparaît au profit du Je, l'ouverture au profit du "clanisme" en tous genres et de son cortège d'intolérances. Il me semble que c'est Lauba qui le disait en début de post, mais effectivement cela correspond à une évolution des mentalités, une évolution de la société. Le trad est apparu à une époque où la non-violence, l'écologie, la solidarité, l'alternative apparaissaient comme des idéaux absolus qui allaient révolutionner tout, peace and love, et maintenant nous sommes en 2015 et le monde a tourné. Cela se ressent jusque dans le milieu trad longtemps préservé. On peut le regretter, mais bon les débats stériles c'est pas trop mon truc, il faut surtout essayer de diffuser autre chose soi-même. Je crois plus en cela qu'à la prise de bec, au jugement, aux engueulades ou aux règlements, même si des fois je donnerais bien un coup de boule et que je prends sur moi. Vois ce que je fais, pas ce que je dis ou ce que je semble. Mais il paraît que je suis une idéaliste...

Et puis j'adore la différence et n'en peux plus de cette stérilisation permanente des esprits et de tout et là je ne parle pas que du trad mais en général. Alors dans un bal, j'adore qu'il y ait le papet du village ému de redanser pour la première fois depuis 40 ans, les tradeux habituels qui font une bourrée sublime, quelques retraités endimanchés et rigolos qui dansent avec autorité (tant pis), les babas cools de service et les autres, les ptits jeunes qui dansent la masturka, ceux qui tiennent le comptoir (non, c'est le contraire) ceux qui valsent musette, ceux qui chapeloisent avec enthousiasme mais sans savoir , ceux qui viennent comme au sport et repartent à la première note pour garder une hygiène de vie et ne boivent que du gingembre, ceux avec qui "l'after" n'en finit pas, danse sur le guéridon et tarentelle échevelée dans les rues endormies et boeuf improbable et j'en passe, il me suffit de puiser avec émotion dans mes souvenirs. Là le mot populaire prend tout son sens et le bal retrouve son rôle social. J'adore. Mais bon, si on peut leur faire comprendre qu'il y a un sens pour tourner, qu'on n'écrase pas les pieds etc, il faut le faire !

Des fois le pur tradeux m'épuise, enfin s'il n'y a que ce modèle dans la soirée...

Vive la diversité !

[Jérémie]

 

Mais quand même, je constate insidieusement que s'installe un peu partout un glissement.

 

Effectivement, un glissement peut être gênant quand on danse. 

[Elfi]

J'ai un peu de mal avec le babacoolisme bisounours et béat du folk apparu dans les années 70, quand on sait comment certaines danses traditionnelles pouvaient être autrefois la représentation d'une société sexiste et hiérarchisée suivant le rang social
NB pour Lanost ...oui, tu vas me chambrer "Troll un jour, troll toujours" mais pas que
 

De toute façon sachant qu'un kost a ch'oad n'est que très rarement programmé en début de fest noz, si vous êtes mal encadré, bah c'est aussi parce que vous n'avez pas regardé les danseurs avant...

Ceux qui vont vite, ceux qui sautent partout, ceux qui friment en kosta ch'oadant un plinn, les économes et les tamalous qui n'avancent pas, ceux qui sont raides dans leurs traditions et dans leurs bottes avec... en général ils(elles) adoptent le même comportement tout le temps, il y a juste à les repérer quand on est au bar... après on peut choisir
Et on entre plutot dans le peloton de tête de la chaine, les debutants se collant à la fin, on risque moins d'être... dérangés...
Et le mieux c'est pour les filles, pour une fois. Le truc c'est d'arriver entre deux bons danseurs qui vous vont bien et d'entrer comme ça dans la chaine. Après on s'y accroche comme une moule à son bouchot et c'est tranquille
C'est simple la vie
(moi ça dépend, des fois je lézarde-au-soleil les gavottes, des fois je les cours, donc je choisis et il m'arrive d'aller aider des débutants qui s'accumulent en fin de chaine soit en fermant soit en en séparant 2 pour qu'ils aient un minimum de points d'appuis... )

 

Modifié par Elfi, 28 mars 2015 - 15:31.

[Garrigauda]

J'ai un peu de mal avec le babacoolisme bisounours et béat du folk apparu dans les années 70, quand on sait comment certaines danses traditionnelles pouvaient être autrefois la représentation d'une société sexiste et hiérarchisée suivant le rang social
NB pour Lanost ...oui, tu vas me chambrer "Troll un jour, troll toujours" mais pas que

 

 

A troll, troll et demie !

Je vais faire semblant de croire que tu ne m'as pas comprise et reprendre

J'ai du mal aussi avec tout ce que tu cites dans l'ordre et le désordre   (bisounours, béat, sexiste et hiérarchisé ) comme tout le monde je pense, même si à mon avis tu t'emmêles un peu les pinceaux. Car Il me semble que ces années là rejetaient justement la société sexiste et hiérarchisée. Ce n'est pas ce côté là des danses trads qui a plu à l'époque. Et heureusement qu'elles ont eu lieu (ces années là) parce que peut-être que l'on ne danserait pas aujourd'hui. Béat et bisounours, je ne suis pas sûre que ce soient les adjectifs les plus adéquats quand même pour échanger beaucoup avec des musiciens qui ont vécu cette époque. Idéaliste sans doute et avec la candeur de ceux qui empruntent des chemins oubliés ou nouveaux, probable. Mais l'innocence perdue a son charme et je la regrette parfois car elle croit à tous les possibles.

Quoiqu'il en soit je n'opposais pas un avant idyllique et un aujourd'hui pourri, je laisse à chacun l'envie ou non de juger, mais je constatais simplement l'évolution des mentalités, de la société etc et donc le fait qu'il fallait faire avec. Et comment faire avec dans le trad, je crois que c'est un peu le sujet du topic d'ailleurs.

 

Sur la façon de voir les danseurs, le déroulement du bal et de choisir sa place, c'est un autre débat, chacun a sa façon de faire, sans hiérarchie de valeur. Perso je ne dis pas que ça m'arrive jamais mais en règle générale je ne le fais pas, et c'est volontaire. J'essaie, je dis bien j'essaie hein, d'être ouverte à tout danseur sans a priori. Parce que les bals où les jeunes dansent avec les jeunes, les vieux avec les vieux, les femmes entre elles, les babs entre eux, les neo entre eux, les etc etc etc, ça me donne plus envie d'aller faire un tour vers la buvette qu'autre chose. Les étiquettes et les petites boîtes, ce n'est pas ce que je viens chercher au bal ni ailleurs d'alleurs. Par contre je me laisse souvent happer par les "bons" danseurs et je m'aperçois à la fin du bal avec culpabilité que ça ne m'a pas beaucoup laissée disponible pour les autres. Je l'avoue.

[Aurelane]

Contente que Garrigauda vienne sur ce forum et participe à cette conversation. Moi je ne fais que le sous-marin. D'accord avec les uns, intéressée les autres, franchement perplexe avec certains, mais incapable d'argumenter, je me contente de lire.

 

Je rectifierai juste un point à propos du cassage de pied:

.... c'est pas glorieux, mais j'ai fait ça toute seule hein!, pour tout dire c'est moi qui ai marché sur celui d'à coté, avant de me tordre le pied, et donc de le fracturer, le tout sur une sardane, la loose quoi... 

 

Pour tout le reste je suis d'accord, j'aime bien être d'accord avec Garrigauda:)

[Elfi]

Garrigauda j'avais bien vu que ton avis était assez nuancé. Il me semblait juste que le revivalisme avait commencé avant le mouvement hippie (avec certes un mouvement marquant dans les années 60-70). je me demandais donc quelle était la portée exacte de l'influence du mouvement hippie par rapport à d'autres influences.
Mais il y a plein de gens beaucoup beaucoup plus calés que moi sur le sujet alors

Modifié par Elfi, 29 mars 2015 - 08:03.