Je suis d'accord avec cmrtlimusin. Particulièrement avec le dernier paragraphe. En tout cas c'est ce j'ai retenu aussi de mes... 40 années de collectes.(serions-nous contemporains !?).
Modifié par Hervé Dréan, 20 août 2015 - 12:28.
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Posté 20 août 2015 - 12:28
Je suis d'accord avec cmrtlimusin. Particulièrement avec le dernier paragraphe. En tout cas c'est ce j'ai retenu aussi de mes... 40 années de collectes.(serions-nous contemporains !?).
Modifié par Hervé Dréan, 20 août 2015 - 12:28.
Posté 20 août 2015 - 16:29
Salut, ça fait un moment que je vous lis, et voilà mon ressenti en condensé :
Pour moi, ce qui fait toute la richesse et le sens du trad (un million de guillemets) tel que je le vis, c’est justement que cette pratique puisse rassembler dans de mêmes lieux autant d’acteurs aux contributions aussi diverses qu'indispensables, qu'on soit artiste ou musicien du dimanche, qu'on se passionne pour les collectages ou les variations de scottish, qu'on soit tradzonard, ou bien le mec qui fait griller les saucisses du festival. Ça me fait toujours un drôle d'effet, mais c'est vraiment dans ce bordel-là que je me sens dans une pratique vivante (j’ose pas ajouter actuelle mais j’en ai vachement envie), et ça m'est très précieux.
Ce qui me touche le plus, c’est de voir que quelle que soit la casquette dont on se coiffe, sa notoriété, son degré d’implication dans le domaine qui nous concerne, il y a là quelque chose qui lie l’ensemble de toutes nos petites préoccupations. Et c’est peut-être dans ce noyau-là que je me plairais à lire une définition contemporaine de cette pratique dite « du trad » sur laquelle tout le monde se casse les dents. Non seulement parce qu’elle me relierait par un petit feel discret à tous ceux qui sont passés avant (dont je peux me permettre de penser qu’on pleurait et riait de la même façon), mais aussi parce qu’elle remet à une juste place les apports techniques et scientifiques, à savoir, comme le reste : un angle de vue sur une facette de la chose.
Posté 20 août 2015 - 18:53
Posté 20 août 2015 - 23:26
Ca fait belle lurette que les sciences qui étudient (sérieusement) l'humain et ses pratiques acceptent tout à fait qu'elles ne sont pas et peuvent pas être objectives. Embrasser le subjectif, tout en étant méthodologiquement rigoureux, ça se fait (c'est vrai, un peu moins en France, ou on embrasse surtout l'art de raconter des trucs qui ont l'air intelligent, sans trop se préoccuper du reste - je vise personne ici, mais bien la tour d'ivoire de la recherche franco-française).
[post édité pour enlever une phrase inutilement aggressive que j'assumais pas]
Posté 21 août 2015 - 10:02
Je vous fais un confidence je n'ai jamais lu le LIVRE ROUGE ( hannn!!!! l'hérétique) mais je lis le gros pavé des musiques du massif central et les guinguettes et Lorettes
Quoi ?! Toi Lanost, tu lis "Guinguettes et Lorettes" de François Gasnault ?!
Alors ce qu'on dit est vrai, tu serais donc devenu adulte ?
Posté 21 août 2015 - 10:10
Posté 21 août 2015 - 10:59
Une attaque vile et basse. Cet été j'ai réussis à dire moins de dix gros mots lors des festivals où j'étais présent et je n'ai rien presenté de mon anatomie.
T'es mou !!!!
Posté 21 août 2015 - 18:14
je sais mais je collecte maintenant, donc je me dois de l'être non ?
Posté 22 août 2015 - 04:24
Bon Tierno et Y, je ne suis pas tout à fait né de la dernière pluie et moi aussi j'ai été "aux écoles" (lol!) et quand je dis qu'il faut se débarrasser du mot "scientifique" je ne fais d'ailleurs qu'appuyer ce qu'AntoineL à fort bien expliqué un peu plus haut. Mais que je sache, la musique appartient avant toute chose aux artistes, chacun son métier n'est-ce-pas et merci pour eux! Je devrais d'ailleurs dire merci pour nous, car quand je parle d'artistes, je ne pense pas forcément aux artistes notoires(!) mais à ce que chacun d'entre nous recèle d'artistique, chacun à son échelle et à son niveau. La quasi totalité des chanteurs(ses), musicien(nes), conteur(ses) collectés avaient tous cela, cultivé au fond d'eux-mêmes souvent depuis l'enfance, avec souvent l'once d'humour qui remettait les choses à leur vraie place comme en témoignait notre maitre à tous, le cabretaire Antoine Bouscatel "du Conservat'asseoir" ou Emile Gauthier, un grand danseur de bourrée des Monédières, " diplomé de la Faculté de Médecine de Péret-Bel Air"!!!. Robert Pouget quand à lui (un autre grand danseur de bourrée corrézien qui vient de mourir il y a quelques jours) racontait avec gourmandise et d'un air entendu comment, parti chercher du vin en Languedoc à la Libération, il s'était retrouvé dans des bals à Villeneuve-les-Maguelonne: "Ah c'était pas les mêmes danses que par chez nous, c'était pas les mêmes danses!... mais j'ai eu vite appris, j'ai eu vite appris...!!!".
Arrêtons donc de déconner avec ça, et rendons à la culture populaire ce qui lui appartient en propre, des pratiques et des arts " à hauteur d'homme" accessibles à tout un chacun, à condition qu'il reste lui-même, seul viatique pour une expression sincère et sensible de sa personne...
Le reste?...et bien le reste, le violoneux Léon Peyrat qui en connaissait un rayon en la matière, disait:
"Jouer du violon?...mais c'est tout ce qu'il y a de plus simple:...il suffit de savoir la chanson!"
Posté 22 août 2015 - 08:40
Bon Tierno et Y, je ne suis pas tout à fait né de la dernière pluie et moi aussi j'ai été "aux écoles" (lol!) et quand je dis qu'il faut se débarrasser du mot "scientifique" je ne fais d'ailleurs qu'appuyer ce qu'AntoineL à fort bien expliqué un peu plus haut. Mais que je sache, la musique appartient avant toute chose aux artistes, chacun son métier n'est-ce-pas et merci pour eux
Arrêtons donc de déconner avec ça, et rendons à la culture populaire ce qui lui appartient en propre, des pratiques et des arts " à hauteur d'homme" accessibles à tout un chacun, à condition qu'il reste lui-même, seul viatique pour une expression sincère et sensible de sa personne...
Posté 22 août 2015 - 10:42
Mais encore une fois, je n'ai évoqué que le mot scientifique en sous entendant qu'il n'était pas central dans notre discussion à cet endroit. Pour autant, il y a aujourd'hui toute une génération de jeunes chercheurs(ses) en sciences sociales qui me semblent tout-à-fait opérants sur le sujet et qui disent des choses tout à fait passionnantes et qui me conviennent tout-à-fait, si c'est celà que tu veux m'entendre dire.
Quand à dire que le mandarinat scientifique, spécialité française s'il en est ( nous sommes d'accord Tirno!) soit inexistant...Je ne trahirais pas un lourd secret en disant qu'il n'est pas si loin le temps où "les dames du Bois de Boulogne" ( celles du défunt Musée des ATP parisien, pas les autres!) exerçaient une tutelle scientifique générale sur l'ensemble du corpus des faits de musiques traditionnelles en France, ça laisse des traces...Et aujourd'hui encore, il n'est pas rare que, vous adressant à une DRAC ou au Ministère de l'Education Nationale pour un projet de recherche, on vous demande encore très officiellement quelle est votre caution "scientifique" ( s.e. universitaire) pour votre projet.
Pour ma part, j'ai toujours fait mienne les paroles de l'ethnobotaniste Pierre Lieutaghi qui parle au sujet de la collecte de partage des connaissance de préférence à celui de science:
"Enquêter en France, c'est d'abord, sans interférer en rien, prêter attention aux discours de l'autre, notre égal, mais aussi en connaître assez soi-même sur l'objet du discours pour pouvoir, si la demande s'exprime, fournir à l'informateur les précisions qu'il est en droit de requérir pour le bien de son propre savoir. Que faisaient les colporteurs, les ouvriers itinérants de l'ancienne société, sinon assurer ce troc de connaissances ?Notre pseudo-objectivité s'alimente aux vestiges des siècles de partage.
(L'ethnobotanique au péril du gazon. Revue Terrain 1983)
Posté 22 août 2015 - 13:54
Posté 22 août 2015 - 14:09
Discours étrange.
On ne peut pas se définir le lundi comme artiste et vouloir être reconnu le mardi comme chercheur.
Posté 22 août 2015 - 15:03
Posté 22 août 2015 - 17:33
Juste une petite question que je me pose comme ça, quand je vois le sujet de "la collecte" disséqué, comme la grenouille de labo, aussi " doctement et scientifiquement". Combien d'entre vous ont vraiment pratiqué ?
Posté 23 août 2015 - 23:44
Posté 24 août 2015 - 20:13
Drôle d'idée ça.
Posté 24 août 2015 - 20:25
La question de savoir s'il y avait des collecteurs sur ce fil de discussion était juste inspirée par le fait que ça avait de susciter de l'intérêt, et à cause une certaine "intellectualisation" des propos. Il n'y avait aucune arrière pensée.
Je ne sais pas dans quel domaine tu es chercheur, mais si tu arrivais sur un fil de discussion où ça causait de ta spécialité dans ces termes-là, tu supposerait que les autres interlocuteurs sont des "pratiquants", non ?
Je trouve donc aussi l'idée des "informateurs morts" assez drôle. Cette phrase suffit à condamner le travail de beaucoup d'ethnologues ! Je connais des collecteurs jeunes et heureusement qu'il y en a.
Modifié par Hervé Dréan, 24 août 2015 - 20:27.
Posté 24 août 2015 - 21:01
Je trouve donc aussi l'idée des "informateurs morts" assez drôle. Cette phrase suffit à condamner le travail de beaucoup d'ethnologues !
Posté 25 août 2015 - 07:18
Ben, ça dépend des thèmes qu'ils étudient, mais beaucoup d'ethnographes lors de leurs enquêtes sur le terrain dépendent du témoignage d'informateurs de la société qui les intéresse.